La 1ère édition du Forum International Annuel sur le Développement du Liptako-Gourma (FIA/LG), qui s’est tenue du 10 au 12 décembre 2024 à Bamako, a rassemblé 200 participants issus de divers secteurs pour discuter des défis et opportunités de développement dans la région des trois frontières (Burkina Faso, Mali et Niger).
Au terme de trois jours de travaux intensifs, une déclaration commune a été faite par l’Autorité de Développement Intégré des États du Liptako-Gourma (ALG), en collaboration avec les gouvernements des trois pays. Dans cette déclaration, les participants formulent quatre recommandations : identifier de nouveaux mécanismes stratégiques pour faire de la région, un espace économique viable et sécurisé ; mettre en œuvre une stratégie de réponse adaptée aux FCV en proposant des mécanismes de prévention et de gestion adaptés au niveau local afin de consolider les acquis en matière de sécurité. Cette stratégie doit pour sa part mettre davantage l’accent sur les actions de sensibilisation des communautés par le biais de multiples interventions de coopération civilo-militaire ; renforcer davantage le rôle de l’ALG dans la promotion des approches et des interventions transversales et transfrontalières dans le Liptako-Gourma ; intensifier leurs efforts, dans le cadre de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), pour améliorer les investissements en matière d’inter-connectivité, en particulier dans la réalisation d’infrastructures routières, aériennes, ferroviaires et fluviales et en supprimant les obstacles à la libre circulation des personnes et des biens dans la région ; soutenir les autorités et les légitimités traditionnelles dans leurs efforts visant à rétablir la confiance entre les populations et l’Etat, en élaborant des stratégies visant non seulement à améliorer la coordination et la collaboration entre eux, mais aussi à renforcer leurs capacités et à faciliter leurs actions de partage des connaissances et de cohésion sociale dans la région du Liptako-Gourma.
Par ailleurs, les participants au Forum ont salué les Gouvernements pour les efforts consentis dans le domaine sécuritaire par l’intensification des patrouilles militaires, la mutualisation des moyens de défense et l’organisation, la planification et la conduite des opérations militaires conjointes dans la zone. Toutefois, les participants ont reconnu que les défis de la région ne peuvent se résoudre uniquement par les seuls moyens militaires et qu’une approche holistique, qui s’attaque aux problèmes sous-jacents tels que la pauvreté, le manque d’éducation et d’opportunités et la mauvaise gouvernance, est nécessaire.
Seydou Fané