En marge de la cérémonie d’adhésion du parti Alternative pour le Mali à la plateforme Djiguiya Coura, hier samedi, le Secrétaire général de la Convergence pour le Développement du Mali (CODEM), Alassane Abba, a expliqué les raisons des réserves de son parti quant à la dernière déclaration des parties signataires de la déclaration commune du 31 mars 2024.
« Les membres des partis signataires de la déclaration commune du 31 mars ne parlent plus le même langage », a déclaré M. Abba, qui souligne que plusieurs formations politiques, dont la CODEM, avaient choisi de ne pas signer le dernier document qui demandait un chronogramme précis . « Nous ne sommes pas les seuls à ne pas l’avoir signée. Je crois qu’on ne se comprend plus », a-t-il affirmé
La Déclaration du 31 mars 2024, créée pour exiger la fin de la transition au 26 mars 2024 et ouvrir la voie à une nouvelle dynamique institutionnelle, semble aujourd’hui en perte de vitesse. Pour la CODEM, l’actuel blocage politique est symptomatique d’un manque de volonté réelle de changement. « Depuis quatre ans, nous sommes plongés dans l’immobilisme. Nous avions signé pour aller de l’avant, pas pour nous retrouver à demander sans cesse un chronogramme », a expliqué le Secrétaire général.
Estimant que les précédentes échéances fixées par les autorités n’ont jamais été respectées, il remet en cause l’efficacité des nouvelles revendications formulées dans la déclaration du 31 mars. « Exiger un chronogramme aujourd’hui, c’est faire du surplace. Nous devons avoir le courage de reconnaître que la Transition n’a pas su sortir de la transition. Il faut autre chose », a-t-il martelé samedi devant les responsables du parti Alternative pour le Mali.
La CODEM plaide pour une réorganisation de la classe politique afin d’affronter les réalités du pays. « Il est temps d’arrêter de faire semblant et de regarder les problèmes en face. Signer une autre déclaration ne changera rien si nous n’avons pas de véritables garanties », a affirmé Alassane, en référence aux engagements pris par les autorités militaires, dont la fiabilité reste sujette à caution.
Pour lui, seule une refonte sérieuse et concertée du paysage politique permettra d’éviter de nouvelles impasses. « La transition ne peut pas être un cycle sans fin. La classe politique doit se réunir pour proposer des solutions réalistes et réalisables », a-t-il déclaré.
Mory Keïta
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