Alors que le gouvernement de transition s’apprête à relire la charte des partis politiques, les Forces Patriotiques pour la Refondation du Mali (FPR-MALIKO) haussent le ton.
Dans son communiqué rendu public ce 4 février, ce mouvement dirigé par Aboubacar Sidick Fomba membre du Conseil National de Transition, invite les partis politiques à prendre en compte les recommandations des ANR afin d’éviter de faire de cette relecture « un fonds de commerce politique pour redorer le blason des politiciens périmés »
Pour les FPR-MALIKO, cette relecture ne doit en aucun cas devenir un prétexte à des ajustements opportunistes. Le mouvement y voit une possible réédition du scénario de 1992, où, selon son président, les réformes avaient vidé de leur substance les conclusions de la Conférence nationale.
Dans leur communiqué, les FPR-MALIKO rappellent les principes fondamentaux qu’ils jugent intangibles. Il s’agit de la suppression du financement public des partis politiques, de la réduction du nombre de formations politiques ainsi que la moralisation de la vie politique.
Pour le mouvement, ces mesures ne sont pas négociables et doivent s’imposer aux acteurs politiques, au nom du caractère souverain des recommandations des ANR.
Avertissement aux partis politiques
En réitérant leur soutien au gouvernement de transition, les FPR-MALIKO mettent en garde contre toute tentative d’instrumentalisation du débat. « Les partis politiques ne peuvent être au-dessus des recommandations des ANR », insistent-ils, dénonçant au passage « les politiciens périmés voulant se faire un indispensable éternel de la vie politique de notre pays ».
Le regroupement appelle aussi ses militants à s’approprier le contenu de la future charte et charge son secrétariat exécutif d’élaborer d’ici le 10 février un projet de propositions qui sera soumis à l’Assemblée générale du mouvement.
La relecture de la charte des partis politiques intervient dans un contexte où la transition ambitionne de réformer en profondeur le paysage politique malien. Avec plus de 200 partis recensés, le pays fait face à une fragmentation excessive de son espace politique, souvent critiquée pour son inefficacité et son opacité financière.
En exigeant une application stricte des recommandations des ANR, les FPR-MALIKO entendent peser dans les débats et éviter toute dilution des réformes annoncées.
Seydou Fané
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