Après un nouvel éboulement meurtrier à Kangaba, la Commission Nationale des Droits de l’Homme alerte sur les dangers de l’orpaillage artisanal. Dans un communiqué, elle appelle à un encadrement plus strict du secteur et recommande l’ouverture d’une enquête pour déterminer les causes du drame
Le 29 janvier dernier, un éboulement s’est produit sur un site d’orpaillage situé dans le village de Danga, dans le cercle de Kangaba, région de Koulikoro. Plusieurs personnes, en majorité des femmes, ont perdu la vie. Cet accident vient s’ajouter à une série de tragédies illustrant les conditions précaires et souvent dangereuses dans lesquelles évoluent les travailleurs de l’orpaillage artisanal.
Face à cette situation, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a fait part de sa « vive préoccupation » quant aux violations récurrentes des droits humains sur ces sites. Dans un communiqué publié à la suite de l’accident, l’institution a rappelé que ces activités exposent les orpailleurs à des risques accrus pour leur vie et leur intégrité physique, tout en portant gravement atteinte à leur environnement.
Se fondant sur la Constitution du 22 juillet 2023 ainsi que sur plusieurs instruments internationaux de protection des droits humains, la CNDH appelle les autorités maliennes à prendre des mesures immédiates. Parmi ses recommandations figurent l’ouverture d’une enquête pour déterminer les causes exactes du drame, l’encadrement plus strict des activités d’orpaillage et la sécurisation des sites. Elle insiste également sur la nécessité d’apporter une assistance aux victimes et à leurs familles.
Au Mali, l’orpaillage artisanal représente une part importante de l’économie locale, employant directement ou indirectement des dizaines de milliers de personnes. Mais il est aussi synonyme de graves problèmes environnementaux et de violations des droits fondamentaux. Des organisations de défense des droits humains dénoncent depuis plusieurs années l’absence de politiques publiques adaptées et la faiblesse du contrôle exercé par les autorités sur ces activités.
Pour la CNDH, la situation actuelle n’est plus tenable. « La protection des droits de l’Homme est une responsabilité partagée », rappelle-t-elle, appelant à une action concertée de l’État, des organisations de la société civile et des acteurs du secteur minier.
Mory Keïta