La tension est à son comble au sein du Syndicat National des Commerçants Détaillants du Mali (SYNACODEM). Après vingt ans de présidence d’Elhadji Cheick Oumar Sacko, de nombreux commerçants dénoncent une gestion qu’ils jugent calamiteuse et réclament son départ immédiat.
Lors d’un point de presse tenu dans la salle de conférence de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) hier mercredi , ceux-ci ont exprimé leur profond mécontentement face au refus catégorique du président sortant d’organiser un congrès, malgré une décision de la justice malienne en ce sens.
Boubacar Diabaté, secrétaire aux relations du bureau national du syndicat, a vivement critiqué Cheick Oumar Sacko, l’accusant d’avoir confisqué le SYNACODEM à des fins personnelles. « Elhadji Cheick Oumar Sacko n’est plus notre président. Tout acte qu’il entreprend n’engage que sa personne et non le syndicat », a-t-il martelé. Un autre intervenant a renchéri : « Le désormais ex-président a transformé le syndicat en une société privée. Nous ne reconnaissons plus sa légitimité et il doit partir. »
Face à cette situation, les contestataires ont saisi la justice malienne, qui a officiellement reconnu la fin du mandat de Sacko et ordonné la tenue d’une assemblée générale pour la mise en place d’un nouveau bureau. Cependant, selon eux , l’intéressé défie ouvertement cette décision, refusant de céder sa place.
Les commerçants contestataires ont affiché leur détermination à obtenir gain de cause et ont appelé les autorités maliennes à prendre leurs responsabilités pour faire appliquer la décision de justice. Certains membres du mouvement affirment même qu’Elhadji Cheick Oumar Sacko est désormais « persona non grata » au siège du syndicat.
Avec l’ampleur de la contestation et la détermination affichée par les frondeurs, l’avenir de l’actuel président du SYNACODEM semble de plus en plus compromis.
Seydou Fané