Réunis à Bamako les 1er et 2 février, les experts du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont posé les jalons du futur visa communautaire de la Confédération des États du Sahel (AES). Loin des déclarations d’intention, ces travaux ont permis de trancher sur des choix fondamentaux : le visa sera électronique et portera le nom de « Liptako ».
Un pas de plus vers l’intégration régionale, au lendemain de l’instauration du passeport AES, entré en vigueur le 29 janvier. Ce visa unique facilitera la circulation des voyageurs extracommunautaires en leur évitant de multiplier les démarches consulaires dans chacun des trois États confédérés. Une fois obtenu dans l’une des ambassades ou consulats de l’AES, il leur ouvrira l’ensemble du territoire confédéral, dans la limite de sa validité.
L’ambition affichée par les experts est claire : doter l’AES d’un dispositif moderne et sécurisé. Le visa électronique reposera sur une plateforme centralisée, baptisée e-Visa AES, qui assurera l’émission de vignettes numériques aux normes techniques précises. Cette infrastructure numérique vise à simplifier les formalités administratives tout en garantissant un contrôle efficace aux frontières.
Pour parvenir à ce résultat, les experts ont élaboré une feuille de route assortie de recommandations destinées aux ministres en charge de la Sécurité. Une avancée qui s’inscrit dans le prolongement des engagements pris par les chefs d’État de l’AES, déterminés à faire de l’espace confédéral un territoire ouvert à la libre circulation des personnes et des biens.
Si les discussions techniques ont été menées tambour battant, c’est que l’enjeu dépasse le simple cadre administratif. La Confédération des États du Sahel, née du rapprochement stratégique entre Ouagadougou, Bamako et Niamey, veut se doter rapidement d’outils concrets pour asseoir son projet d’intégration. À l’ouverture et à la clôture des travaux, le ministre malien de la Sécurité et de la Protection civile, le général de division Daoud Aly Mohammedine, a insisté sur la nécessité de résultats immédiats.
D. Diarra
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