Une vive tension secoue Kalabanbougou où un terrain de 24 hectares, destiné aux anciens malades de la lèpre et aux agents du Centre National d’Appui à la Maladie (CNAM), est au centre d’un conflit. Les véritables bénéficiaires dénoncent une tentative de spoliation orchestrée, selon eux, par le ministre de l’Urbanisme.
Ce terrain, réservé depuis 2001 par décision du Conseil des ministres, avait pour objectif de permettre l’extension des infrastructures du CNAM et de fournir des parcelles aux malades guéris de la lèpre, jusque-là installés illégalement à l’hôpital.
En 2018, le ministère de la Santé avait confirmé cette affectation par voie judiciaire, mais les malades accusent aujourd’hui le ministère des Domaines de retarder et de bloquer l’exécution de ces décisions.
Selon les plaignants, le ministre Imran Abdoulaye, avec l’appui de certains proches collaborateurs, chercherait à déposséder les bénéficiaires légitimes au profit d’intérêts personnels. « Il est à l’origine de tout ce que nous subissons. Pourquoi s’oppose-t-il à une décision validée par le Conseil des ministres ? », s’indigne un membre du collectif des anciens malades.
Un conseiller proche du ministre est également accusé d’être impliqué dans cette tentative de spoliation. Les malades guéris de la lèpre lancent un appel désespéré au président de la transition, le général d’Armée Assimi Goïta, pour qu’il intervienne dans ce dossier.
« Nous demandons justice. Il est temps que le président s’implique pour garantir l’application des décisions prises et mettre fin à cette injustice », clament les bénéficiaires.
Seydou Fané