Lors de la cérémonie de présentation des vœux du nouvel an de la presse au président de la Transition, hier vendredi 31 janvier, le président de la Maison de la Presse est revenu sur la suspension de l’aide à la presse.
« Les armes atomique, chimique, biologique, radioactive peuvent être considérées comme persuasives. Mais l’arme de destruction massive s’appelle, pour nous, la désinformation et nous professionnels de l’information sommes bien outillés pour la désamorcer, ce qui concourt à notre mission de service public », a déclaré Bandiougou Danté qui se demande si les autorités leur offrent elles les moyens pour jouer leur partition. « La réponse, conformément à notre vécu professionnel quotidien est non ! Non ! Parce que nous sommes traités de « journalistes alimentaires » non ! Parce que nos rédactions sont maintenues à dessein dans la disette et ne peuvent être viables et nous payer un salaire décent. Non ! Parce que nous sommes sacrifiés au profit de nouveaux acteurs non professionnels, illégaux et parfois dangereux », a-t-il ajouté.
Bandiougou Danté a affirmé que « l’aide à la presse malienne qui a fait couler beaucoup de salives et d’encre semble s’éloigner de plus en plus ». Cette aide qui est une disposition légale, dit-il, constitue un appui financier symbolique permettant aux organes médiatiques d’assurer la formation continue de leurs agents, l’achat d’intrants, le déplacement pour la collecte professionnelle des informations, les frais de tirage et d’électricité et occasionnellement le salaire minimum aux employés.
Le président de la Maison de la Presse a également évoqué la question de la subvention accordée à l’Office de Radio et Télévision du Mali (ORTM) et à l’Agence Malienne de Presse et de Publicité (AMAP) « qui n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des moyens pour l’accomplissement des missions confiées à nos deux organes publics ».
Il a indiqué que « depuis quatre ans, nous avons l’impression de prêcher dans le désert à cause du mur de silence qui se dresse en face de nous. Ce silence, pour nous, véhicule un message bien clair : sombre tableau pour des médias reconnus d’utilité publique ! ».
Par ailleurs, Bandiougou Danté a demandé la relecture des textes qui « va permettre une mise en cohérence de la pratique du métier avec ce qui a cours au niveau sous régional, africain et mondial ». « En le faisant, nous avons procédé au « nettoyage des écuries d’Augias », oui extirper de nos rangs l’ivraie, la gangrène, réaffirmer notre responsabilité sociale et notre engagement à plus de professionnalisme… », a-t-il ajouté.
Mory Keïta
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