Dans un communiqué publié le samedi 1er février, la Coordination des Jeunes du Mandé (CJM-Mali) appelle les autorités à suspendre toutes les activités minières des sociétés opérant dans l’espace du Mandé. Cet appel intervient deux jours après l’effondrement d’une mine, ayant coûté la vie à plusieurs femmes dans la région.
Au lendemain du drame survenu le mercredi 29 janvier 2025 sur un ancien site d’exploitation minière à Danga, dans la commune rurale de Nouga (cercle de Kangaba, région de Koulikoro), la Coordination des Jeunes du Mandé (CJM-Mali) a dépêché une mission sur place pour apporter son soutien aux familles des victimes. Après un constat alarmant, elle interpelle les autorités sur la nécessité d’une action urgente.
Selon les premières informations recueillies par la mission de la CJM-Mali, plusieurs dizaines de personnes, principalement des femmes, étaient présentes sur le site lorsque le drame s’est produit. « À ce jour, quatorze corps ont été retrouvés, tandis que les recherches se poursuivent dans des conditions particulièrement difficiles », a indiqué dans un communiqué ce samedi la coordination qui a rencontré les autorités locales et judiciaires, notamment le procureur de Kangaba, les responsables de la gendarmerie, les élus locaux, ainsi que les chefs coutumiers et les représentants de la jeunesse.
Selon elle, ces échanges ont permis de mesurer l’ampleur de la catastrophe et de constater le manque de moyens déployés pour retrouver les corps ensevelis.
Au regard de la gravité de la situation, la CJM-Mali déplore les circonstances du drame et interpelle les autorités de la transition sur l’urgence d’une intervention renforcée. Elle demande notamment l’envoi de moyens humains et matériels supplémentaires pour accélérer les opérations de recherche et permettre aux familles d’enterrer dignement leurs proches.
Au-delà du drame de Danga, la Coordination des Jeunes du Mandé souligne les dangers liés aux exploitations minières dans la région. Selon elle, ces activités sont à l’origine de nombreux conflits intercommunautaires, de catastrophes inattendues et contribuent à la destruction des terres cultivables, mettant en péril l’équilibre socio-économique des populations locales.
C’est pourquoi la CJM-Mali en appelle aux plus hautes autorités pour suspendre, à titre conservatoire, toutes les exploitations minières industrielles et artisanales dans l’espace mandingue. Elle exhorte à une réforme en profondeur du secteur minier afin de prévenir de nouveaux drames et de protéger les intérêts des communautés locales.
Dans son communiqué, la CJM-Mali exprime ses condoléances aux familles endeuillées et appelle les populations à rester unies et solidaires face à cette tragédie. Elle assure rester mobilisée pour accompagner les victimes et travailler à la mise en place de mesures préventives contre les crises multiformes qui affectent la région du Mandé depuis plusieurs années.
« Le drame de Danga vient rappeler, une fois de plus, les conséquences dramatiques de l’exploitation anarchique des ressources minières en milieu rural », souligne ce regroupement des jeunes du Mandé.
Seydou Fané
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