L’arrestation musclée d’Abdoul Sacko, coordinateur du Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG), dans la nuit du 18 au 19 février, par des hommes cagoulés, ravive les inquiétudes sur la répression exercée par la junte au pouvoir. L’activiste de la société civile a été emmené vers une destination inconnue sans qu’aucune explication officielle n’ait été fournie à ce jour.
Cette disparition forcée s’inscrit dans un contexte de répression accrue contre les acteurs de la société civile et les défenseurs des droits humains en Guinée. Plusieurs organisations dénoncent un climat d’intimidation généralisé et un durcissement de l’appareil répressif depuis le coup d’État du 5 septembre 2021, qui a renversé l’ancien président Alpha Condé.
Dans une déclaration, ce dernier a fermement condamné l’arrestation d’Abdoul Sacko, la qualifiant d’« inacceptable ». Il exige sa libération immédiate, ainsi que celle de tous les détenus politiques arrêtés sous la junte. « Les arrestations arbitraires, les enlèvements et les intimidations contre les acteurs de la société civile doivent cesser », a-t-il martelé, appelant à l’ouverture d’enquêtes indépendantes sur les violations des droits humains en Guinée.
Si les autorités restent silencieuses sur cette arrestation, des voix s’élèvent, en Guinée comme à l’international, pour réclamer la fin des atteintes aux libertés fondamentales. La communauté internationale, de son côté, observe avec une inquiétude croissante la dérive autoritaire du régime militaire, alors que la transition politique semble s’enliser.
Seydou Fané