Malgré les engagements pris lors du sommet de Dar es Salaam, les combats se poursuivent dans l’est du pays. Le Gouvernement congolais exige dans un communiqué des sanctions et une réunion d’urgence des organisations régionales.
Moins de vingt-quatre heures après l’annonce d’un cessez-le-feu par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), la République démocratique du Congo (RDC) accuse le Rwanda et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) d’avoir violé cet engagement. Selon le gouvernement congolais, des bombardements ont été menés, vendredi 9 février, contre des positions des Forces armées de la RDC (FARDC) dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, faisant quatorze morts, dont des civils.
« Dans la matinée du 9 février 2025, soit moins de vingt-quatre heures après la conclusion du sommet de Dar es Salaam, les forces armées rwandaises et leurs supplétifs du M23 ont bombardé des positions des FARDC dans la localité de Ndoluma, chefferie des Bamate, dans le territoire de Lubero », dénonce le ministère de la Communication et des médias dans un communiqué publié lundi 12 février.
La situation reste volatile dans cette province frontalière du Rwanda, où l’armée congolaise fait face à une résurgence des attaques du M23. D’après les autorités de Kinshasa, les hostilités se sont poursuivies le 11 février, avec des assauts contre plusieurs localités de Lubero, notamment Kanyambi, Ndoluma et Tshulo.
Le Sud-Kivu, autre foyer de tensions, n’a pas été épargné par cette nouvelle escalade. Selon Kinshasa, des combats ont éclaté le 11 février dans le territoire de Kalehe, où les positions des FARDC à Ihusi et Munanira ont été attaquées. « L’ennemi a été repoussé, même s’il continue de recevoir des renforts », assure le ministère de la Communication.
Au regard de la détérioration de cette situation sécuritaire, le gouvernement congolais exige une réaction rapide des organisations régionales. Kinshasa réclame la tenue immédiate d’une réunion des chefs d’état-major généraux, conformément aux engagements du sommet de Dar es Salaam, afin de mettre en place un mécanisme de suivi et de vérification du cessez-le-feu.
Le gouvernement demande également « une condamnation ferme et unanime de cette violation par la SADC et l’EAC, assortie de sanctions » ainsi que la convocation d’une réunion d’urgence des instances des deux organisations pour évaluer la situation et « tirer les conséquences de ce nouvel acte d’agression ».
Seydou Fané