Alors que les chefs d’État de la CEDEAO se réunissent ce dimanche 15 décembre à Abuja pour un sommet ordinaire, l’Alliance des États du Sahel (AES) a annoncé que son territoire devient un espace sans visa pour tous les ressortissants des États membres de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette décision a été communiquée dans une déclaration lue à la télévision nationale par Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères du Mali.
L’opinion publique perçoit cette initiative comme une mesure proactive de la part des pays membres de l’AES. La CEDEAO, qui a récemment prolongé le délai concernant le retrait de l’AES, pourrait envisager à l’avenir de refuser l’accès sans visa à son espace aux ressortissants de l’AES. Anticipant un tel scénario, les chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel ont pris les devants en adoptant cette mesure.
En complément de cette mesure, le Mali, le Burkina Faso et le Niger maintiennent également le droit pour les ressortissants de la CEDEAO « d’entrer, de circuler, de résider, de s’établir et de quitter le territoire des États membres de la Confédération des États du Sahel, dans le respect des textes nationaux en vigueur ».
Cependant, cette disposition ne s’applique pas à « la catégorie des immigrants inadmissibles », auxquels, selon le ministre Abdoulaye Diop, la Confédération se réserve le droit de refuser l’entrée sur ses territoires, conformément à ses lois et règlements.
Par ailleurs, les pays de l’AES annoncent autoriser l’entrée et la circulation des véhicules particuliers et commerciaux sur leurs territoires, en conformité avec les textes en vigueur.
Il convient de souligner que des ressortissants de l’AES ont déjà rencontré des difficultés liées à leurs passeports, notamment au Sénégal, où les autorités ont rejeté ces documents au motif que leurs pays ne font plus partie de la CEDEAO. Si la CEDEAO décidait d’imposer l’usage exclusif de son passeport aux ressortissants de l’AES, cela soulèverait une question légitime : les chefs d’État de l’AES décideraient-ils, à leur tour, d’imposer leur propre passeport aux ressortissants de la CEDEAO voyageant dans leur espace ?
Seydou Fané