Developper leur terroir à travers la pratique agroécologique, c’est le vœu le plus ardent du mouvement panafricain des femmes rurales « Nous Sommes la Solution » (NSS). Il l’a laissé entendre lors du lancement de la 6ᵉ assemblée générale qui se déroule du 15 au 23 décembre à Sikasso.
Au total, les représentants de huit pays, à savoir : le Mali, le Sénégal, la Guinée-Bissau, la Guinée-Conakry, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Gambie et le Ghana, tous membres de ce mouvement, ont pris d’assaut la salle d’un hôtel huppé de la cité du Kénédougou. Objectif, promouvoir les bonnes pratiques et savoirs agricoles connus transmis pendant des générations en Afrique. Il s’agit de la bonne pratique de l’agroécologie qui se retrouve dans l’agriculture de consommation ou l’agriculture vivrière que menaient les femmes rurales afin de garantir la consommation familiale. « Nous pensons qu’un esprit de recevabilité devrait se faire vis-à-vis de ces femmes. Parce que tout le monde est unanime que le développement de nos terroirs ne peut se faire que sans la pratique agroécologique que développaient les femmes depuis des années » explique la présidente du mouvement panafricain des femmes rurales « Nous Sommes la Solution » (NSS), Mariama Sonko.
Basé sur le savoir et le savoir-faire paysans, le mouvement souhaite que les femmes rurales extériorisent tout ce qu’elles ont comme connaissance au profit de nouvelles générations pour que le développement de l’Afrique puisse être boosté.
C’est d’ailleurs pourquoi depuis son lancement en 2011, le mouvement est au charbon pour sensibiliser, conscientiser et éduquer sur le sens propre de l’agroécologie. En abolissant le discours de l’utilisation d’intrants chimiques au profit de l’agriculture paysanne dans le but de préserver la biodiversité.
Pour la présidente du mouvement, les États doivent responsabiliser les femmes, leur permettre d’avoir confiance en elles en vue de mettre leur compétence à la disposition des jeunes générations.
Visiblement impressionné par l’initiative et surtout l’engagement dont font preuve ces femmes, le représentant du gouverneur de la région de Sikasso, Tiantio Diarra salut, tout en précisant le soutien sans faille des autorités à cette initiative. » Dans un monde en constante évolution où les défis économiques, sociaux et environnementaux se multiplient, votre initiative est un bel exemple de résilience et d’engagement communautaire. Nous avons la responsabilité de travailler ensemble pour bâtir un monde meilleur. Aucune amélioration du cadre de vie n’est possible sans les populations et, je dirais, sans les femmes » indique-t-il dans son intervention.
Mise en place de fermes d’expérimentation
Le mouvement est dans la perspective de la mise en place des fermes agroécologiques. L’objectif au niveau de ces fermes est la mise en place de toutes les expérimentations des domaines du développement rural. Il s’agit des fermes intégrées où tous les domaines du monde rural existent. Démontrer surtout que dans n’importe quels de ces domaines, la femme joue un rôle incontournable, et ce, à travers les actes donc la pratique. « Ce sont des fermes de renforcement de capacité, mais surtout d’expérimentations qui nous permettent de joindre l’acte à la parole afin d’amener les gens à pratiquer l’agroécologie ».
Un programme riche en activités a été dressé par la coordinatrice du mouvement à Koulikoro. Yah Sogoba, née Diakhité précise qu’au cœur de ces 8 jours de travaux, il aura une restitution des activités menées en 2024 par les 14 structures reparties dans les huit pays membres. À cela s’ajoutent, entre autres, des visites de terrain sur les fermes de Koutiala et Farakala, des formations sur le leadership et enfin joindre l’utile à l’agréable avec des animations culturelles.
À la question, les femmes sont « la solution » de quoi, comme stipule le nom du mouvement, Mme Yah Diakhité indique « De toutes les activités humaines, l’agriculture est la plus indispensable, car aucun être humain ne peut se passer de nourriture alors l’exercice de ce travail fait de nous, la solution au développement de l’Afrique ».
Abdrahamane Baba Kouyaté