Le musée Musso Kunda a accueilli, ce samedi 22 février, la cérémonie de lancement du livre Être mère d’enfants drépanocytaires, de l’écrivaine et journaliste Kada Tandina. Ce nouvel ouvrage met en lumière les difficultés quotidiennes des mères confrontées à cette maladie héréditaire.
La cérémonie a enregistré la présence de l’ancien Premier ministre Moussa, de l’ancien ministre Ben Kattara, de Mme Coulibaly Mariam Maïga, ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, qui a préfacé l’ouvrage et de nombreux journalistes.
« C’est un plaisir pour moi de préfacer cet ouvrage, qui traite d’un sujet important mais encore peu connu du grand public », a déclaré Mme Coulibaly Mariam Maïga. Avant de poursuivre : « Je connais l’auteure depuis plus de dix ans. Nous nous sommes rencontrées à l’université, où elle était mon élève. Au regard de son engagement, je ne pouvais pas refuser de préfacer son livre . »
« Nous avons tous un lien, de près ou de loin, avec cette maladie. En lisant cet ouvrage, on se rend compte du courage dont elle a fait preuve. Oser exposer cette maladie au monde est un acte de bravoure », a-t-elle ajouté. Elle dira que ce roman défend la cause des enfants atteints de cette maladie et nous offre l’opportunité de parler de leurs droits. « Toutes ces raisons m’ont convaincue d’accepter de préfacer cet ouvrage. J’invite tout le monde à se procurer ce livre, à le lire et à encourager l’auteure », a indiqué le ministre.
Aïcha Diarra, directrice de l’édition Gaffé, a quant à elle rappelé le rôle crucial de la littérature dans le développement sociétal : « Un livre doit influencer la société, tout comme la musique ou le cinéma. »
Dans son discours, Kada Tandina a exprimé sa gratitude envers ses soutiens, notamment le Bureau de la coopération suisse, qui avait financé son premier livre, Larmes Invisibles, publié en novembre 2023. « Oui, je suis mère d’enfants drépanocytaires, mais j’ai la chance d’être entourée de personnes extraordinaires », a confié l’auteure, avant de souligner la solitude et les discriminations auxquelles sont confrontées de nombreuses mères.
Selon elle, ces femmes doivent faire face à des difficultés multiples : « Elles sont souvent victimes de marginalisation, de violences conjugales, psychologiques, et finissent abandonnées par une société qui ternit leur image ». Tandina dénonce également une injustice majeure : l’absence d’une véritable prise en charge des enfants drépanocytaires, soulignant que « cette maladie n’est pas une invention et que la responsabilité n’incombe pas uniquement aux mères, puisque les pères peuvent également être porteurs du gène ».
Un plaidoyer pour la sensibilisation et la prévention
Avec Être mère d’enfants drépanocytaires, Kada Tandina entend briser le silence et plaider pour une meilleure reconnaissance de la condition des familles concernées. Parmi ses recommandations, elle appelle les autorités à améliorer la prise en charge médicale des patients et à intégrer l’enseignement de la drépanocytose dans les établissements scolaires.
Elle insiste également sur l’importance des tests prénuptiaux afin de sensibiliser les couples aux risques des mariages consanguins et de prévenir la transmission de la maladie.
Au-delà du récit personnel, cet ouvrage se veut un message d’espoir et de mobilisation. « J’ai écrit ce livre pour faire entendre la voix de toutes ces mères qui, dans l’ombre, portent seules ce fardeau », a conclu Kada Tandina. Une invitation à la réflexion et à l’action face à un enjeu de santé publique encore trop méconnu.
Seydou Fané