La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) a réitéré ce vendredi 21 février, son appel à la libération immédiate des dizaines de journalistes, avocats, militants et intellectuels détenus dans plusieurs pays du Sahel, notamment le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Tchad.
Dans un communiqué publié le mercredi dernier , l’organisation dénonce une vague de répression ciblant les défenseurs des droits humains et de la démocratie.
Dans ces pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), les régimes militaires en place depuis ces dernières années ont multiplié les mesures restreignant les libertés fondamentales. La fermeture de médias indépendants, la censure des voix critiques et l’arrestation de figures de la société civile se sont intensifiées, alimentant les inquiétudes des organisations de défense des droits humains.
« Nous assistons à une dérive autoritaire qui vise à museler toute forme de contestation. Il est inacceptable que ceux qui défendent les libertés publiques soient aujourd’hui emprisonnés sous des prétextes fallacieux », a déclaré un porte-parole de la FIDH. L’organisation exhorte les autorités à garantir la liberté d’expression et à respecter les engagements internationaux en matière de droits humains.
Parmi les détenus figurent plusieurs figures connues, dont des journalistes ayant critiqué la gestion sécuritaire des régimes militaires et des avocats engagés dans la défense des droits fondamentaux. Certains d’entre eux sont détenus sans procès, dans des conditions préoccupantes, selon plusieurs rapports d’ONG locales et internationales.
Au Niger, l’arrestation récente d’un éditorialiste influent a provoqué un tollé au sein des cercles intellectuels. Au Burkina Faso, un avocat spécialisé dans la défense des opposants politiques est détenu depuis plusieurs mois sans accès à son dossier.
Cette situation suscite de vives réactions au-delà des frontières africaines. Des diplomaties occidentales ont exprimé leur préoccupation face à la dégradation des libertés dans la région et appelé les autorités concernées à garantir le respect des droits fondamentaux.
Alors que la pression internationale s’accentue, les perspectives d’amélioration demeurent incertaines. La FIDH appelle à une mobilisation accrue de la communauté internationale pour faire respecter les droits des détenus politiques et garantir un espace de liberté pour les acteurs de la société civile.
Dans un contexte régional marqué par des tensions politiques et des défis sécuritaires majeurs, la question des libertés publiques risque de rester un enjeu crucial pour les années à venir. En attendant, les voix critiques continuent de se faire entendre malgré la répression, portant l’espoir d’un retour progressif à un débat démocratique ouvert.
B. Sangaré
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