Washington a annoncé, jeudi 6 février, une série de sanctions contre la Cour pénale internationale (CPI). Cette décision du président controversé américain a suscité la colère de l’union européenne et l’institution judiciaire internationale.
Par un décret présidentiel, Donald Trump interdit désormais l’entrée sur le territoire américain aux responsables et employés de la juridiction ainsi qu’à leurs proches et aux personnes soupçonnées de collaborer avec elle. Le texte signé du président controversé prévoit également le gel de leurs avoirs aux États-Unis.
Les noms des personnes visées n’ont pas été rendus publics. En 2020, l’administration Trump avait déjà pris des mesures similaires contre Fatou Bensouda, alors procureure générale de la CPI, en réaction aux enquêtes visant des militaires américains en Afghanistan.
Dans son décret, la Maison Blanche accuse la CPI de mener des « actions illégales et sans fondement » contre les États-Unis et Israël. La Cour a en effet ouvert des investigations sur des crimes de guerre présumés impliquant des soldats américains en Afghanistan ainsi que des militaires israéliens dans la bande de Gaza. Plus récemment, elle a émis un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans le cadre du conflit en cours dans l’enclave palestinienne.
Face à cette nouvelle offensive américaine, la CPI a réagi avec fermeté. « La Cour soutient pleinement son personnel et s’engage à continuer de rendre justice et de redonner espoir à des millions de victimes innocentes d’atrocités à travers le monde », a déclaré l’institution vendredi.
L’Union européenne a également exprimé ses préoccupations. « Nous regrettons cette décision et nous nous réservons la possibilité de prendre des mesures en conséquence », a déclaré un porte-parole de la Commission européenne. Antonio Costa, président du Conseil européen, a dénoncé une initiative qui « menace l’indépendance de la Cour et mine l’ensemble du système de justice internationale ».
O.K
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