Le Rassemblement Pour le Mali (RPM) s’inquiète des effets du retrait du Mali de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), effectif depuis le 29 janvier 2025. Dans une déclaration publiée par son président, Dr. Bokary Tréta, le 30 janvier dernier, le parti souligne l’absence de mesures concrètes pour accompagner cette décision et alerte sur ses potentielles répercussions sur les populations maliennes.
Le 28 janvier 2024, les autorités du Burkina Faso, du Mali et du Niger avaient conjointement annoncé leur départ « sans délai » de la CEDEAO. La notification officielle a suivi dès le lendemain. Cette décision, justifiée par la volonté des trois États de réaffirmer leur souveraineté et de redéfinir leurs relations régionales, devait être accompagnée de mécanismes d’ajustement, notamment par la mise en place d’un comité de pilotage de haut niveau. Celui-ci avait pour mission d’anticiper les conséquences du retrait et de proposer des solutions adaptées.
Or, un an plus tard, le RPM constate que ce comité n’a toujours pas livré ses premières recommandations. « Aucun cadre d’action concret n’a été communiqué aux Maliens », déplore le parti, qui juge cette absence de visibilité préoccupante, tant pour les citoyens de l’intérieur que pour la diaspora installée dans l’espace CEDEAO.
Face à cette situation, le RPM insiste sur la nécessité d’un dialogue direct, franc et constructif avec les instances de la CEDEAO, afin de limiter les impacts du retrait sur les échanges commerciaux, la libre circulation des personnes et les droits des travailleurs maliens établis dans les pays voisins.
Le parti prend néanmoins acte du communiqué de presse de la Commission de la CEDEAO, en date du 29 janvier 2025, qui annonce le maintien temporaire des avantages communautaires en faveur des populations maliennes, burkinabè et nigériennes. Cette mesure reste toutefois suspendue aux futures décisions des chefs d’État de la CEDEAO, laissant planer une incertitude sur le long terme.
Afin d’anticiper ces défis, le RPM invite le gouvernement malien à renforcer sa diplomatie régionale et à nouer des accords bilatéraux avec les pays voisins pour compenser les effets de cette rupture institutionnelle. Il exhorte également les autorités à communiquer de manière plus transparente sur les enjeux de cette transition, afin de préparer au mieux la population aux changements à venir.
Alors que le Mali, aux côtés du Burkina Faso et du Niger, cherche à redéfinir sa place dans l’espace ouest-africain à travers l’Alliance des États du Sahel (AES), la réussite de cette mutation dépendra de sa capacité à construire un cadre de coopération alternatif. Pour le RPM, il est impératif que cette ambition ne se fasse pas au détriment du bien-être des citoyens.
« Il est essentiel de concilier souveraineté et stabilité, indépendance et prospérité », conclut le parti, rappelant que la sortie de la CEDEAO ne doit pas devenir un facteur d’isolement pour le Mali.
D. Diarra