Mamoutou Diallo dit Six one, âgé de 25 ans, et Souleymane Diarra, âgé de 27 ans, tous deux arrêtés à Ségou « pour association de malfaiteurs et braquages à main armée » ont été condamnés par la Cour d’assises de Bamako à la peine de mort. Le verdict a été rendu le 27 février dernier.
Les faits remontent à 2019 quand deux bandits ont braqué un jeune militaire du nom de Diarra Alassane qui était en tenue civile ce jour-là. La victime, qui peut encore remercier le Ciel, explique avoir échappé de justesse à la mort. « Ils m’ont braqué à visage découvert. Munis d’une machette, d’un petit couteau et d’un teaser, ils m’ont braqué dans une rue de Ségou, à quelques mètres de la route goudronnée. Et, par la suite, ils ont emporté ma moto. J’ai failli y laisser ma peau car j’ai été poignardé et j’ai perdu connaissance suite au coup de couteau que j’ai reçu. J’ai été dans le coma durant 12 jours et j’ai été contraint d’observer 6 mois d’arrêt de travail. Dès que j’ai entendu leur arrestation, je me suis hâté vers le commissariat du 2ème Arrondissement de Ségou. Directement, j’ai reconnu les deux malfrats », a témoigné Alassane Diarra devant le juge.
A la barre, le juge ayant demandé à Alassane Diarra s’il reconnaissait les deux auteurs de son agression, le militaire a répondu sans la moindre hésitation : « Oui ! je reconnais ces visages. D’ailleurs, j’ai entendu parler de Mamoutou Diallo dit 6 One. Sa réputation le précède. »
Le juge appela alors Souleymane Diarra, le premier inculpé à la barre et lui demanda s’il reconnaissait les faits de braquage qui lui étaient reprochés. Le prévenu répondit sans feinte avoir mené des braquages dans la nuit du 3 au 4 août 2019. « Je disposais d’une arme à feu que j’ai eue par l’intermédiaire de mon défunt père et je reconnais avoir braqué les paisibles citoyens sans pour autant appuyer sur la gâchette », admit-il. Le juge le questionna pour savoir si son arme était chargée ou pas au moment desdites attaques. « L’arme n’était pas chargée. C’était pour faire figuration », précisa-t-il.
Mais, malheureusement pour le sieur Diarra, les preuves dont disposaient les juges attestaient du fait qu’il n’était pas à son premier braquage. Un certain Ouologuem, un étudiant, qui était absent de la salle au moment du jugement, avait aussi été braqué et dépossédé de sa moto Jakarta par Souleymane et son acolyte.
Quant au deuxième braqueur appelé à la barre, Mamoutou Diallo dit 6 one, il a joué les durs à cuire face aux juges. En un premier temps, il a nié en bloc tous les faits qui lui étaient reprochés. « J’ai juste aidé Souleymane à vendre la moto qu’il m’a apportée tôt dans la matinée. Il m’a dit qu’il allait partir au Burkina pour soigner sa mère malade. Et, donc, nous avons vendu la moto à 150.000 FCFA et nous avons partagé la somme : 75000 FCFA chacun », a-t-il donné comme détails.
Mais, quelques minutes plus tard, les preuves démontreront le contraire de ce qu’affirmait le braqueur. Des incohérences de ses déclarations aux preuves matérielles détenues par le commissariat du 2ème Arrondissement de Ségou, la confrontation avec les faits permit de confondre le malfrat 6 One.
Dans la foulée, les interventions des avocats des deux prévenus pour demander la clémence n’y firent rien. Reconnus coupables, Mamoutou Diallo et Souleymane Diarra ont été condamnés à mort par la Cour.
Bamakomatin