Le procès de l’affaire d’achat de l’avion présidentiel et des équipements se poursuit. Hier jeudi 3 octobre, l’ancien Directeur de la Direction du Matériel, des Hydrocarbures et du Transport des Armées, le Général Moustapha Drabo a fourni à la Cour, les preuves de son innocence.
Le Général Moustapha Drabo a fourni la liste des personnes formées pour l’usage des 281 véhicules. L’officier supérieur a également fourni le registre d’immatriculation de ces véhicules comportant leur affectation aux différentes unités. Par rapport aux 11 procès-verbaux (PV) de réception que l’accusé disait avoir présentés à la Chambre d’Instruction, la Cour dit n’avoir reçu que 5 d’entre eux, mais ça pourrait être une erreur lors des copies. Hier matin l’actuel Directeur des finances et du matériel du ministère de la Défense faisant partie des témoins a livré les 11 PV au Président de la Cour. En plus de lui, l’actuel secrétaire général du ministère de la Défense, le Général Sidiki Samaké a aussi déclaré dans ses propos qu’en se référant au protocole trouvé parmi les archives de la direction des finances et du matériel du ministre de la Défense au moment des faits, tous les équipements ont été livrés et que la somme totale des équipements militaires s’élève à un montant de 69.183.396.474 de francs CFA. Mais selon la Cour, une autre somme totale des équipements livrés d’un montant de 67.326.136.460 francs CFA venant de la division comptabilité de ce même DFM au moment des faits existe. Rappelons que la somme globale du protocole d’accord de l’achat des équipements s’élève à plus 69 milliards de nos francs.
Par ailleurs parmi les pièces à conviction, une lettre signée par l’actuel ministre de la Défense, le Colonel Sadio Camara révèle qu’aucune copie du contrat et du paiement relatifs à l’achat de l’avion présidentiel n’a été retrouvée dans les archives du ministère de la Défense. Ces propos ont été confirmés et par le Général Sidiki Samake et Bréhima Sow, respectivement actuels SEGAL et DFM du ministère de la Défense. Même si le SEGAL confirme que tout ce qui relève du président de la République est une question de défense. Rappelons que le contrat des équipements militaires et de l’avion présidentiel est signé par Soumeylou Boubeye Maïga, ministre de la Défense au moment des faits et seul ministre habilité à signer des contrats hors des marchés publics, conformément à l’article 8 du code des marchés.
Mme Bouaré Fily Sissoko n’a pas contesté que les actuels locataires du ministère de la Défense n’ont trouvé aucun dossier relatif à l’achat de l’aéronef, mais elle a quand même insisté sur la vérification des archives du ministère. En outre, elle a présenté quelques documents de paiement alloué par le ministre de la Défense au moment des faits. Selon Bouaré Fily Sissoko, ces paiements sont vérifiables au niveau du trésor.
En plus des témoins cités, il y avait aussi le Lieutenant-colonel Coumba Diarra et Mahamadou Togo, tous membres de la commission de réception des équipements militaires.
Mory Keïta
