Au lendemain de la comparution de Bakary Togola, ses co-accusés ont défilé devant la Cour d’assises spéciales. Les débats deviennent de plus en plus intenses puisque ceux-ci comme leur président, réfutent les accusations portées à leur encontre.
Après la comparution de Bakary Togola, l’ancien président de la Confédération des Sociétés Coopératives des Producteurs de Coton du Mali, c’était au tour de ses co-accusés de prendre place à la barre. Parmi eux, Djiguiba dit Ampha Coulibaly, vice-président de la Fédération Régionale de Koutiala, Soloba Mady Keïta, président de la Fédération Régionale de Kita, et Drissa Traoré, président de la Fédération Régionale de Sikasso.
Les Fédérations Régionales reçoivent chaque année un budget de la Confédération, destiné à leur fonctionnement et à la formation de leurs membres. Entre 2013 et 2019, les Fédérations de Sikasso-Bougouni, Koutiala-San, Fana-OHVN, et Kita ont ainsi bénéficié de sommes considérables, respectivement de 539.427.828 millions, 500.835.150 millions, 576.018.012, et 398.480.777 millions de francs CFA. Cependant, après examen des pièces comptables, les enquêteurs ont relevé un écart non justifié de 88.239.735 de francs CFA, soulevant des doutes quant à la gestion de ces fonds.
En effet, Djiguiba dit Ampha Coulibaly a été le premier à répondre aux accusations. Le ministère public a mis en cause la véracité des pièces justificatives fournies par l’accusé, soulignant que ces documents avaient été présentés en deux temps. « Pourquoi ne pas les avoir présentés en une seule fois?, demande le Parquet à Djiguiba Coulibaly . En réponse, Djiguiba Coulibaly explique qu’il était difficile de rassembler en une seule journée tous les documents couvrant sept années de gestion, ce qui justifie, selon lui, l’arrivée des pièces en deux parties.
Soloba Mady Keïta, président de la Fédération Régionale de Kita, a également nié toute malversation, affirmant que sa fédération a toujours fonctionné correctement. Il a expliqué que le retard dans la production des pièces justificatives, concernant un montant de 324 millions de francs CFA, était dû au décès de leur trésorier, Bayiri Diakité, et au retard accumulé par leur comptable, Mady Keïta. Malgré les affirmations du juge soulignant des lacunes dans la justification des fonds, Soloba Mady Keïta a insisté : « Tout a été justifié, et toutes les pièces ont été fournies. »
Quant à Drissa Traoré, président de la Fédération de Sikasso, a lui aussi nié les faits reprochés, affirmant que tous les fonds reçus avaient été utilisés conformément aux objectifs fixés. Il a toutefois admis un retard dans la présentation des pièces justificatives pour l’année 2013, en raison du déménagement de leur service dans de nouveaux locaux. Interrogé sur sa prise de responsabilité, il a déclaré : « C’est seulement après notre arrestation en 2019 que nous avons pleinement pris conscience des responsabilités liées à nos postes », a-t-il soutenu à la barre.
Dadji dite Rokia Diarra, Stagiaire/ bamakomatin.com