Le procès de Bakary Togola et de ses coaccusés a repris ce lundi 26 août 2024, avec des débats de plus en plus animés. Le procureur général, dans son réquisitoire, continue de maintenir sa position concernant le fait d’atteinte aux biens publics, en se basant sur les subventions destinées à la culture du coton. Alors que la défense conteste ces accusations, le procès prend une tournure de plus en plus tendue.
Les Fédérations Régionales de coton reçoivent chaque année des budgets conséquents de la Confédération, destinés à leur fonctionnement et à la formation de leurs membres. Entre 2013 et 2019, les Fédérations de Sikasso-Bougouni, Koutiala-San, Fana-OHVN, et Kita ont bénéficié de plus de 2 milliards de francs CFA. Cependant, une enquête a révélé un écart de 88,2 millions de francs CFA non justifié, soulevant des doutes sur la gestion de ces fonds.
Le procureur général a insisté sur le fait que ces subventions, mises en place par l’État pour soutenir les cotonculteurs, ont été détournées à des fins personnelles. À titre d’exemple, il a évoqué notamment une subvention de 36 milliards de francs CFA en 2016-2017 et 27 milliards en 2017-2018. Selon lui, une partie des fonds destinés à la formation et la sensibilisation des coton-culteurs aurait été utilisée pour financer la campagne électorale de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) en 2018. Il a également contesté l’authenticité des pièces justificatives présentées.
Il a affirmé que l’État après avoir su que plus de 4 millions de maliens vivent de la culture, se doit de s’impliquer davantage dans ce secteur que c’est dans contexte qu’est née l’idée de cette organisation.
La défense de Bakary Togola et de ses coaccusés rejette fermement ces accusations. Selon eux, les fonds proviennent des coton-culteurs et non de l’État, et les documents présentés sont authentiques. La défense atteste que le procureur avance des accusations sans fondement, n’ayant fourni aucune preuve pour démontrer la falsification des pièces justificatives. Elle soutient que les fonds ont été utilisés pour des actions en faveur des cotonculteurs, notamment “dans les formations, et non détournés à des fins personnelles comme l’atteste le procureur.
Le procureur a cependant reconnu la bonne gestion de Djiguiba dit Ampha Coulibaly, vice-président de la Confédération, et a demandé son acquittement. Il a néanmoins recommandé que les autres accusés soient maintenus dans les liens de l’accusation, tout en suggérant des circonstances atténuantes, reconnaissant leur contribution au pays, mais soulignant l’impossibilité de nier les détournements.
Le procès a vu une montée des tensions entre le ministère public et la défense. Le procureur persiste dans ses accusations, affirmant que l’État a été lésé par des détournements, notamment sur les subventions d’engrais qui permettaient aux cotonculteurs d’acheter l’engrais à un prix réduit de 11.000 francs CFA au lieu de 31.000 francs CFA. La défense, de son côté, accuse le ministère public d’acharnement, rejetant catégoriquement les accusations de détournement de fonds publics.
Dadji dite Rokia Diarra, Stagiaire /bamakomatin.com