La cérémonie d’ouverture de la 1ère session Ordinaire de la Cour d’Assises, a eu lieu ce lundi matin à la Cour d’Appel de Bamako. 51 affaires concernant 181 accusés dont 15 femmes sont inscrites au rôle de cette session ordinaire spéciale.
Dix-huit cas d’atteinte aux biens publics, trois cas de blanchiments de capitaux et trente cas relatifs aux infractions de faux, usage, escroquerie et abus de confiance seront jugés par des formations composées uniquement de magistrats professionnels au cours de cette session spéciale. Conformément aux dispositions de l’article 611 en ses termes ‘’ la Cour d’Assises de Bamako est compétente en cas de crimes ou tout autre crime ou délit connexe’’.
Le Procureur Général près de la Cour d’appel de Bamako, Hamadoun dit Balobo Guindo, a rappelé dans son discours que l’organisation de cette session spéciale, dédiée légitimement et exclusivement aux questions de délinquances économiques et financières témoigne de la volonté de la Cour de lutter efficacement contre ces fléaux.
Il estime que les décisions ‘’ persuasives’’ et ‘’dissuasives’’ qui seront prises à l’issues de cette session spéciale permettrons de maintenir l’ordre public économique et financier, et de sanctionner ‘’les délinquants’’ et de recouvrer les fonds illégaux détenus par ‘’ les malfaiteurs au col blanc’’ , au profit de l’Etat. « Monsieur le Président le détournement des milliards de nos francs CFA au détriment se l’État constitue une forme de terrorisme économique et financier contre laquelle nous devons ouvrir le front », lance le Procureur Général à l’adresse du Président de la Cour.
« Les délinquants financiers constituent sans nul doute des ennemis de la nation, contre lesquels le Parquet a ouvert le front judiciaire au nom et pour le compte du peuple qui a soif de justice et compte sur sa justice », indique-t-il, rappelant que chaque franc de condamnation juste qui sera prononcée est un pas sûr vers le développement à travers la construction des routes, des centres de santé et d’une manière générale des services sociaux de bases utiles à l’épanouissement de la Population.
« La lutte contre la délinquance économique et financière est une exigence démocratie majeure », déclare Faradji Baba Président de la Cour à l’ouverture de la 1ère session spéciale en affirmant que le bon fonctionnement de l’économie et l’avenir de la nation toute entière sont en jeu.
Du point de vue du Président de la Cour , ces infractions mettent en péril les finances de l’État en les privant des ressources nécessaires à la réussite des politiques publiques.
Le magistrat souligne que la criminalité financière enrichit quelques uns , appauvrit le plus grand nombre ,creuse les inégalités, nourrit la frustration, le ressentiment et la crispation.
Il a fait savoir aux juges de la Cour que leurs décisions doivent porter le sceau de la sincérité, de la rigueur, de l’intégrité. « Vos décisions ne doivent pas laisser transparaître le moindre signe d’un parti pris », a-t-il dit aux juges de la Cour.
S.F