Dans une déclaration lue sur la Télévision nationale ce dimanche par Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, le Collège des Chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES) critique fermement la prorogation de six mois du retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette décision est perçue comme une tentative orchestrée par la France et ses alliés régionaux pour déstabiliser l’AES.
Le Collège des Chefs d’État de l’AES déplore le caractère unilatéral de cette décision, qui, selon lui, ne respecte pas les principes d’une gestion concertée. « Cette prorogation ne saurait lier les pays de l’AES », a affirmé la déclaration. L’organisation pointe également du doigt des chefs d’État au sein de la CEDEAO qu’elle accuse d’imposer des agendas étrangers à l’ensemble de l’organisation.
L’AES affirme que la France, qu’elle qualifie de « junte impérialiste », poursuit des activités visant à déstabiliser la région. Malgré l’annonce de la fermeture de ses bases militaires dans certains pays africains, la France serait en train de réorganiser ses opérations en Afrique via des dispositifs moins visibles tout en soutenant indirectement des groupes terroristes actifs dans le bassin du lac Tchad, le Sahel et plusieurs zones frontalières.
Face à ces menaces, le Collège des Chefs d’État a pris plusieurs mesures notamment la mise en alerte maximale des forces de défense et de sécurité des pays membres, l’unification des opérations militaires dans un théâtre unique confédéral, en complément des opérations nationales existantes, la mobilisation des populations, avec un appel à la vigilance pour signaler tout comportement suspect et rejeter toute tentative de recrutement par des groupes terroristes.
Le Collège des Chefs d’État réaffirme sa détermination à poursuivre le combat pour la souveraineté et la dignité des peuples de l’AES, tout en condamnant les ingérences étrangères.
Seydou Fané