Quand un pays est rongé par un mal jusqu’à la gangrène, son remède pousse comme une plante. Le peuple s’en empare « . dixit Cheick Anta Diop. Enfin, le duo infernal, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye a su mettre en branle leur génie intellectuel pour » tomber » tout un système ! De la prison, ils se retrouvent aujourd’hui au Palais de la République, tout un symbole. Ils n’ont pas été inspecteurs des impôts et des domaines pour les conforts douillets des bureaux climatises. Mieux, ils viennent de montrer aux uns et aux autres qu’ils n’ont pas choisis cette profession dans l’optique de spolier l’État et de gruger les pauvres citoyens. Hé oui, le peuple du Sénégal ( Sunu Gaal qui veut notre pirogue commune en wolof), vient de jeter à la face du monde une belle leçon de sa maturité politique et institutionnelle. Malgré les tribulations et les turpitudes du Président sortant Macky Sall, les sages de la Cour Constitutionnelle du Sénégal sont restés droit dans leurs bottes en suivant leurs intimes convictions en disant le droit, rien que le droit, socle de tout enracinement d’une démocratie qui se veut respectueuse ! Ils ont agit avec sagesse et discernement au nom de la République, la chose publique à tous ! Feu Keba Mbaye, l’ancien Président de cette cour peut jubiler dans sa tombe en disant ceci : » Enfin, mes petits enfants ont bien appris la leçon de mon cours magistral que j’ai prononcé il y a de cela quelques années devant un aeropage de personnalités avant de regagner ma tombe. Oui, je les avais prévenu d’allier l’éthique à la politique. Ils en ont appliqué et ils s’en sortent vainqueurs. Étant ici, de coeur avec vous, je vous recommande de venir vous ressourcer sur ma tombe avant votre prise de fonction officielle « . De ce fait, le couronnement du nouveau Président du Sénégal Bassirou Diomaye Faye, est l’œuvre d’Ousmane Sonko, un génie politique qui a su transcender son égo et a fait preuve d’humilité en choisissant Bassirou Diomaye Faye, son second et en appelant à le soutenir et le voter. Quelle sagesse, venant d’un jeune à cet âge ! N’oublions pas, c’est la jeunesse sénégalaise qui est à saluer. Voici une jeunesse instruite, intellectuelle, consciente et éveillée qui a su tirer son épingle du jeu puisqu’elle sait ce qu’elle veut ! Bravo à vous chers frères ! Pour corroborer tout cela, c’est le peuple sénégalais dans son ensemble qui est à féliciter aussi. Cela n’est pas surprenant quand on sait que le Sénégal est une nation instruite, civilisée, organisée et méthodique. Ce foisonnement intellectuel au pays de la teranga est à l’actif de Léopold Sedar Senghor, le premier Président du Sénégal qui a su faire du Sénégal un vivier de la culture intellectuelle et démocratique. Et voilà que son oeuvre paye aujourd’hui par le biais d’une jeunesse instruite et intellectuelle qui désormais, a la destinée du pays en main. N’occultons pas l’attitude du camp perdant dans cette élection. Le candidat malheureux, Amadou Ba a su faire preuve de sagesse en reconnaissant la victoire de Bassirou Diomaye Faye et le féliciter bien avant la proclamation officielle des résultats. Preuve de la vitalité de la démocratie sénégalaise ! Du Sénégal au Mali, permettez moi cette digression en me plongeant dans le marigot politique malien. Je m’adresse aux jeunes du Mali et particulièrement à ces jeunes leaders politiques à revoir leurs façons de faire la politique en restant constant dans leur démarche et logique ! Comment peut-on comprendre que dans notre pays, avec une population à majorité jeunes, avec des jeunes leaders dont certains ont même été candidats à l’élection présidentielle, qu’aucun d’entre nous ne soit parvenu à s’imposer comme un vrai leader des jeunes ? La réponse est très simple : nous sommes dans nos égos, nos petits calculs, nos intérêts personnels bref nos soutiens et suivis d’autrui ! Je me souviens lors des élections présidentielles de 2013 au Mali, ils étaient beaucoup ces jeunes candidats à prétendre à la magistrature suprême du pays. Parmi lesquels, on peut citer Moussa Mara, Housseini Amion Guindo dit Poulo, Racine Thiam, Yeah Samake, Dramane Dembele, Jeamille Bittar, Aba Maiga et tant d’autres. Aucun d’entre eux n’a émergé. Pire, ils n’ont pas appelé à soutenir et à voter un des leurs mais plutôt un vieux sexagénaire ! Triste constat ! Dans le même panier, on y trouve Amadou Koita, Modibo Soumare, Paul Ismaël Boro, Nouhoum Togo, Mamadou Djigue dit Djeff, Moussa Timbine, Modibo Kadjoke, Moussa Sinko Coulibaly, Modibo Koné, Marcelin Guengere, Oumar Mariko, Harouna Sangaré, Ainea Ibrahim Camara … La liste est longue ! Tous ces noms cités constituent un arsenal de » guerre » pour gagner les élections futures à condition qu’ils se retrouvent, s’unissent afin de choisir ce leader parmi eux qui a l’étoffe d’un présidentiable. Du coup, nous commencerons à le préparer auprès de cette jeune en quête des repères juvéniles pour mieux l’orienter. Jeunes du Mali, donnons-nous la main pour notre salut ! Mamadou Macalou