Les procès des crimes économiques et financiers se poursuivent à la Cour d’appel de Bamako. Ce mardi 23 juillet, s’est ouvert celui de la Mairie de Sitakily. Il est reproché à 18 agents de ce conseil communal d’avoir détourné 2 milliards 693.008.072 francs CFA courant 2019.
Ce mardi 23 juillet 2024, a débuté le procès sur le détournement d’argent survenu dans la mairie de Sitakily en octobre 2019. Messieurs, Alfousseyni Sissoko, M’Bemba Sissoko, Abdoulaye Mounkoro , Manaden Bobo Cissé, Diawoye Sacko, Niamady Cissé et Mamado Fadiga et 11 autres personnes sont accusés d’avoir porté « atteinte aux biens publics par fractionnement des dépenses et délit de favoritisme et complicité » portant sur un montant global de 2. 693. 008. 072 FCFA en date du 07 Octobre 2019. Ce procès prendra fin ce vendredi.
Située dans le cercle de Kéniéba, la commune rurale de Sitakily est dirigée par un conseil communal composé de 23 membres et présidé en l’occurrence par un Maire. Ainsi, suite aux élections municipales ou communales de 2016, le conseil communal de Sitakily fut renouvelé et avec comme Maire M. Fatamba Sissoko et comme premier Adjoint Monsieur Alfousseyni Sissoko .
Mais, le Maire Fatamba Sissoko est décédé en cours de mandat le 20 septembre 2020 et son premier adjoint, Alfousseyni Sissoko assurait l’intérim de cette date jusqu’au 11 février 2021, la même date où il fut installé Maire de la commune rurale de Sitakily.
A peine installé dans ses fonctions de Maire, certains conseillers communaux, à la tête desquels, Sylvain Makan Keïta, ont saisi le parquet près le Tribunal de Grande Instance de Kayes, d’une plainte contre Alfousseyni Sissoko, M’Bemba Sissoko, Abdoulaye Mounkoro, Mamadou Bobo Cissé, Diawoye Sacko, Niamady Cissé et Mamadou Faso va et 11 autres accusés, tous agents de la mairie de Stakily au moment des faits. Ils sont poursuivis pour « atteinte aux biens publics par fractionnement des dépenses et délit de favoritisme et complicité » portant sur un montant de 2. 693. 008. 072 FCFA.
Sur la base de cette plainte, le Procureur a diligenté l’ouverture d’une enquête sur les faits qui ont été dénoncés contre Afousseyni SISSOKO, M’Bemba SISSOKO et autres en cette date du 07 Octobre 2019. En retour, le parquet fut saisi du PV n° 01 du 20 janvier 2020 par la Brigade Economique et Financier de Kayes, dont l’enquête révélait sur la période du 1 janvier 2017 au 31 décembre 2019.
Où sont les 2 milliards ?
Après vérification des différentes dépenses, des irrégularités et manquements ont été constatés. Ces irrégularités s’élevaient à 2. 095. 731.831 FCFA. Ce montant non justifié par les accusés est considéré comme étant utilisé à des fins non éligibles et relevant du coup aux infractions alors qu’en vérité, les montants non élucidés se rapportaient notamment aux frais de carburants et d’entretien de 5 véhicules, 3 tracteurs; 2 camions Bennes, un groupe électrogène, la dotation de vingt (20) villages en fournitures scolaires, les achats de matériels et d’équipements de bureaux ; également l’entretien de trois (03) centres d’Etat civil.
Les frais d’étude et de faisabilité des ouvrages et de formation de certains élus dont les rapports font défaut; ainsi que de nombreuses dépenses injustifiées ou qui l’ont été faussement avec des pièces justificatives fabriquées suite à la dénonciation des faits en cause.
Pour aujourd’hui, seulement, deux accusés parmi les 18, en la personne de Abdoulaye Mounkoro, secrétaire général de la mairie de Sitakily au moment des faits et Mamadou Bobo Cissé, régisseur des dépenses au même moment ont pu passer à la barre. Quant à Mounkoro, il rejette toutes les accusations en son encontre « j’étais le secrétaire général de la Mairie et mes attributions étaient de préparer les réunions du conseil, dresser les procès-verbaux des différentes sessions, puis assister le Maire dans sa gestion administrative et règlementaire», se défendait-il ce mardi à la barre.
Interrogé à tour sur sa responsabilité, Mamadou Bobo Cissé tente de nier les faits qui lui sont reprochés, « j’étais chargé de l’exécution des dépenses ordonnées par le Maire principal. J’assurais les mandatements et participais à l’élaboration des documents financiers et comptables. Je réglais également les salaires des agents », expliquait l’agent comptable à la Cour.
Dadji dite Rokia Diarra, stagiaire