Selon une récente analyse de l’UNICEF, 466 millions d’enfants à travers le monde, soit un sur cinq, vivent dans des régions où ils sont exposés à au moins deux fois plus de journées extrêmement chaudes qu’il y a 60 ans. Cette étude met en lumière des températures dépassant 35 degrés Celsius (95 degrés Fahrenheit) qui ont considérablement augmenté le nombre de jours de chaleur extrême, avec des conséquences alarmantes sur la santé et le bien-être des plus jeunes.
L’organisation a souligné que, dans huit pays d’Afrique, dont le Mali, le Niger et le Sénégal, les enfants devront faire face à des températures élevées pendant plus de la moitié de l’année. L’analyse constitue un signal d’alarme : les journées les plus chaudes de l’été sont désormais devenues banales. Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF, qualifie cette situation de « normalisation des épisodes de chaleur extrême », indiquant que ces conditions mettent en danger la santé et les activités quotidiennes des enfants. « Les jours d’été les plus chauds sont devenus la norme », observe Catherine Russell. Elle ajoute que « les épisodes de chaleur extrême se généralisent et menacent la santé, le bien-être et les activités quotidiennes des enfants ».
L’étude a révélé qu’en moyenne, les enfants subissent aujourd’hui plus d’un mois supplémentaire de journées extrêmement chaudes par rapport aux données des années 1960. Yoann V. Maier, un expert en climatologie, note un exemple frappant : au Soudan du Sud, le nombre de jours de chaleur extrême est passé de 110 à 165 par an. Dans certains pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, jusqu’à 39 % des enfants vivent cette réalité.
Toujours selon l’analyse, à l’échelle mondiale, les enfants d’Afrique de l’Ouest et centrale sont les plus exposés aux journées de chaleur extrême et connaissent l’augmentation la plus importante de celles-ci au fil du temps. Aujourd’hui, 123 millions d’enfants, soit 39 % de la population enfantine de la région, endurent des températures supérieures à 35 degrés Celsius pendant plus d’un tiers de l’année en moyenne, soit pendant au moins 95 jours. On dénombre jusqu’à 212 jours par an de chaleur extrême au Mali, 202 au Niger, 198 au Sénégal et 195 au Soudan. En Amérique latine et dans les Caraïbes, près de 48 millions d’enfants vivent dans des régions où le nombre de journées extrêmement chaudes par an a plus que doublé et les répercussions de la chaleur sur la santé des enfants sont considérables. Le stress thermique peut entraîner des maladies chroniques chez les femmes enceintes, augmenter les risques de malnutrition chez les enfants et engendrer davantage de maladies infectieuses. L’étude souligne également que plus de la moitié des enfants dans 100 pays subissent aujourd’hui deux fois plus de vagues de chaleur qu’il y a six décennies.
L’UNICEF préconise donc des actions urgentes face à cette crise climatique. En amont de la présentation des nouveaux plans d’action climatique par les États parties à l’Accord de Paris, l’organisation appelle à des mesures concrètes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, protéger la santé des enfants et améliorer la résilience des communautés face aux effets du changement climatique.
« Les enfants ne réagissent pas à la chaleur comme de simples adultes », avertit Catherine Russell. « Ils sont particulièrement vulnérables. Le réchauffement climatique entraîne des enjeux de santé alarmants pour les enfants, et les gouvernements doivent agir rapidement pour préserver leur avenir ».
Au fur et à mesure que le monde commence à prendre conscience des impacts préoccupants du changement climatique sur la jeunesse, l’UNICEF exhorte les dirigeants à ne pas laisser passer l’occasion de construire un avenir plus durable et sûr pour les générations futures.
A. Téra