La semaine dernière a été cruciale entre la CEDEAO et les trois pays de la Confédération de l’AES. L’AES, à travers un communiqué a réitéré sa décision « irréversible » de se retirer de la CEDEAO et cette dernière, sa volonté d’entériner cette décision, 6 mois après le mois de janvier. Nous avons approché un spécialiste en droit communautaire, la partie du droit qui étudie les communautés telles que l’AES et aussi la CEDEAO.
Dr. Abdoulaye Sissoko présume que : « Ce retrait des Etats de l’AES de la CEDEAO va permettre à ces Etats de défendre leur souveraineté au regard du monde parce que tout simplement. L’organisation sous régionale qui est la CEDEAO est devenue pratiquement un gouvernement de chefs d’Etat, où le Traité même de la CEDEAO est violé par ces chefs d’Etat et de gouverne ment. Ce retrait leur permettra de reprendre leur souveraineté et de la défendre ». Sur les possibles inconvénients de ce retrait, il assume : « Je ne parlerais pas d’inconvénients.
Je dirais plutôt que les États de l’AES doivent aller plus vite. Ils doivent justement aller plus vite. Si l’on voit le traité de l’AES, on ne rencontre que les valeurs africaines, telles que les notions de solidarité, les notions de fraternité. Telles que défendues par les pionniers même du panafricanisme ». Si les trois pays doivent revenir sur leur décision de quitter, pour lui : « On doit même féliciter les Etas de l’AES pour leur position de retrait. Comme je le disais tantôt, l’organisation sous régionale est devenue mal heureusement le gouvernement des chefs d’Etat alors qu’un traité est là que tout le monde doit respecter. Et les Etats mais aussi la conférence des chefs d’Etat. Il s’agit plutôt pour l’AES de défendre les valeurs africaines telles que préconisées par Kwame Nkrumah qui est le père fondateur même dudit pan- africanisme ». Sur le traité de l’AES, il rassure en ces termes « Si l’on voit le traité même, on peut être rassurés. C’est la mise en valeur même des valeurs africaines. Il faut dire aussi que ce sont dans ces valeurs africaines là qu’on peut retrouver des solutions à nos conflits. Telle que la technique de l’arbre à palabres ». En conclusion, le docteur en Droit communautaire, estime que « les règles de la Cédéao sont des règles européennes. C’est un droit importé qui ne colle pas toujours avec notre tradition, notre réalité culturelle ». Il précise : « Je pense que l’AES est dans ce chemin-là. De valoriser la tradition africaine et comme je disais, c’est dans cette tradition qu’on peut trouver la solution à nos conflits », pour dire « on se reconnait dans ça. Par exemple, la technique de l’arbre à palabre. Donc pour dire que désormais, on va chercher des solutions africaines aux problèmes africains ».
K.C