Si dans un passé récent être connecté signifiait être au courant de l’actualité dans le monde, aujourd’hui, il se traduit par l’image d’hommes et de femmes tout âge confondu aux yeux rivés sur leur smartphone. Aux mépris des nombreux dangers liés à une longue exposition à l’écran, les smartphones sont devenus le refuge de la quasi-totalité de la population. Faut-il craindre une virtualisation de la société Malienne et l’apparition de nouvelles phatologies?
Autre fois bruyant, les grains et la plupart des lieux de loisirs , tout comme les bureaux des services publics , baignent dans un silence de cimetière. Et pour cause, la quasi-totalité des occupants sont absorbés par l’écran de leur smartphone connecté à un des nombreux réseaux sociaux. Nul besoin de saluer et pour signaler sa présence, l’usager, le passant ou le nouveau arrivant doit insister pour que quelqu’un daigne lever les yeux le temps d’un battement de cil. L’intérieur des domiciles et l’espace des évènements sociauxlieux (funérailles, sacrifices , bathēmes …) n’échappent pas non plus à la domination des smartphones. Outil d’échanges,de recherche, d’éducation et d’éveil par excellence, la plupart des connectés sont déconnectés des réalités de leur environnement et ne s’intéressent qu’à la partie lucrative des réseaux sociaux dominée par des vidéos et des écrits chariant des propos attentatoires à la dignité humaine dont certains auteurs sont devenus de véritables vedettes à des publications à la moralité douteuse. Au regard de l’ampleur de l’usage abusif des smartphones en tous lieux et tous temps, on peut dire sans exagération que la société Malienne est frappée par le syndrome « smarto-dependance ». Malgré les mises en garde contre les dangers de l’addiction aux réseaux sociaux via les écrans et les conseils avisés des spécialistes, la smarto-dependance se propage et investie les milieux les plus insoupçonnés. Cuisine, hôpitaux, mosquées, salles de classes, circulation, postes de garde…sont devenus des endroits pour consulter, regarder les dernières vidéos ou publications pour bon nombre de nos concitoyens.loin d’être des alibis pour ternir l’image des réseaux sociaux ou émousser l’ardeur des internautes, les dangers liés à une longue exposition à l’écran dont les maladies oculaires, trouble de l’attention, sédentarisation sont réels et peuvent être invalidante à vie pour qui ne parviens pas à décrocher. Aussi indispensable que nécessaire, Le mariage aux réseaux vaut-il ce prix? Une consommation modérée n’est-elle pas la meilleure attitude pour profiter aussi longtemps que possible des avantages de ce outils précieux et incontournable que sont devenus les réseaux sociaux ?
B.Sangaré