Réunis à Abuja dans le cadre des échanges sur les défis qui entravent le développement dans l’espace CEDEAO, la commission des sages a saisi l’occasion la semaine dernière pour inviter les pays de l’AES à sursoir à leur décision de quitter l’organisation sous-régionale.
Après la sortie de l’ancien président du Nigeria au plus fort de la tension qui a exhorté chefs d’Etats de la CEDEAO à privilégier une approche diplomatique de la crise qui les opposent aux Etats dirigés par des autorités de transition et l’appelle de pied du nouveau président Sénégalais, la commission des sages de l’organisation sous-régionale a, à son tour invité les pays de l’AES à reconsidérer leur position en mettant en avant la préservation de l’unité des Etats membres et l’intégration socioéconomique des populations.
Intervenant au moment où les pays de l’AES semblent tourné la page de leur appartenance à la CEDEAO à travers l’élaboration de nombreux projets ambitieux, l’appel des sages aura-t-il un écho favorable ? C’est la question qui taraude l’esprit de bon nombre d’observateurs. L’idéal sera une réponse favorable pour de multiples raisons dont l’unité d’action du continent face au rouleau compresseur du capitalisme contrôlé par les occidentaux. Cependant ,au regard des nombreuses faiblesses et défaillances révélés au grand jour par les crises sociopolitique et sécuritaire, on donnerait peu de chance à un retour des pays de l’AES dans les girons de la CEDEAO qui a montré des signes d’essoufflement face aux défis du terrorisme et de l’intégration économique des Etats membres entre autres. Pour autant, la multiplication des appels est une perche tendue aux Etats de l’AES pour poser les jalons d’une discussion sur les réformes indispensables jusqu’ici ignorées par la conférence des chefs d’Etats et de gouvernements.
De la création de la CEDEAO à nos jours, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Les nouveaux défis auxquels sont confrontés les Etats membres dont la démographie, les effets du changement climatique, le terrorisme, l’immigration massive des jeunes entre autres, exigent une refondation, à défaut , une réforme de l’ensemble des organisations régionales et sous régionales pour mieux répondre aux attentes d’un peuple de plus en plus exigeant . Au-delà de leur appel, la commission des sages devrait se pencher sur la question des reformes que la réalité du monde actuelle impose et exhorte les chefs d’Etats et de gouvernement à ouvrir les débats sur l’avenir de l’organisation et surtout sa dépendance de l’extérieur qui constitue l’une des principale greffe formulée par les régimes de transition. C’est probablement à ce prix que les pays de l’AES pourraient revenir sur leurs pas.
B. S