Au cœur de l’Afrique de l’Ouest, le Mali possède un patrimoine naturel riche et diversifié, allant des vastes réserves d’eau aux terres agricoles fertiles. Cependant, cette richesse naturelle se heurte à des défis majeurs, exacerbés par des conflits internes, des changements climatiques et la pression démographique. Comment le pays peut-il tirer parti de ses ressources tout en préservant son écosystème et garantissant la sécurité de ses populations ?
Une richesse naturelle sous pression
Le Mali, avec son territoire s’étendant sur 1,24 million de kilomètres carré, est un pays aux multiples facettes écologiques. Du fleuve Niger qui parcourt le pays, aux monts de l‘Adrar des Ifoghas, en passant par les vastes plaines du delta intérieur du Niger, le pays regorge de ressources naturelles essentielles, notamment l’eau, les terres arables, les minerais, et la biodiversité. Pourtant, malgré ce potentiel, la gestion de ces ressources est souvent mise à l’épreuve par des défis structurels et conjoncturels.
Des opportunités à saisir
L’Agriculture un secteur vital, et pilier de l’économie malienne, représentant environ 30 % du PIB et employant près de 70 % de la population active. Le Mali a un potentiel agricole immense grâce à ses terres irrigables, en particulier dans la région du delta du Niger et dans le bassin du fleuve Sénégal. Les experts estiment qu’un développement adéquat de l’irrigation et des techniques agricoles modernes pourrait transformer l’économie malienne et réduire la pauvreté.
Dr. Aminata Traoré, agronome et experte en développement durable, s’exprime : “Si nous investissons dans la modernisation de notre agriculture et la gestion durable de l’eau, non seulement nous pourrons améliorer la sécurité alimentaire, mais aussi booster notre économie et créer des emplois pour les jeunes.”
Ressources minières : un potentiel à exploiter
Le Mali est également riche en ressources minières, notamment l’or, qui représente près de 70 % des exportations du pays. La montée des prix de l’or sur le marché international offre au pays une opportunité de générer des revenus importants. Cependant, une gestion prudente et transparente de ces ressources est cruciale pour éviter les malédictions liées aux ressources, telles que la corruption et les conflits. Selon monsieur Diarra, économiste à l’Institut Malien d’Économie, le défi consiste à “garantir que les revenus miniers soient utilisés pour le développement des infrastructures et des services publics, et non pour alimenter des conflits ou enrichir une élite.”
Des menaces qui assombrissent l’avenir
Les Conflits et l’insécurité croissante dans certaines régions du Mali pose un défi majeur à la gestion des ressources naturelles. Les conflits entre agriculteurs et éleveurs, souvent exacerbés par des facteurs climatiques, menacent la stabilité et la paix sociales.
En outre, la montée des groupes armés dans le nord du pays a compliqué l’exploitation des ressources, limitant l’accès à des zones riches en potentiel agricole et minier. Monsieur Koné, spécialiste en géopolitique, affirme que “les conflits liés à l’accès aux ressources naturelles sont désormais l’un des principaux obstacles au développement au Mali. Une approche inclusive et pacifique est nécessaire pour résoudre ces tensions”.
L’impact du changement climatique
Un autre facteur de menace est le changement climatique. Selon l’Organisation météorologique mondiale, le Sahel est l’une des régions les plus vulnérables aux effets du changement climatique, avec une augmentation des sécheresses et des inondations. Ces phénomènes perturbent les cycles agricoles et menacent la sécurité alimentaire.
Dr. Aminata Coulibaly, climatologue, analyse : “pour faire face au changement climatique, des stratégies d’adaptation doivent être intégrées dans les politiques de gestion des ressources naturelles. Cela inclut l’adoption de pratiques agricoles durables.”
Vers une approche intégrée et durable
Pour naviguer entre ces opportunités et menaces, le Mali a besoin d’une approche intégrée et durable de la gestion de ses ressources naturelles. Cela implique la participation des communautés locales à la prise de décision et à la gestion, la transparence dans les affaires publiques, ainsi que l’importance de l’éducation et de l’autonomisation des jeunes et des femmes.
Madame F. B. N’Diaye, militante des droits de l’Homme, conclut : “les communautés doivent être au cœur des solutions. C’est seulement à travers une gouvernance partagée que nous pourrons garantir une gestion équitable et durable de nos ressources naturelles.”
En outre, La gestion des ressources naturelles au Mali représente un enjeu stratégique pour le développement du pays. En tirant parti de ses richesses tout en faisant face aux menaces qui pèsent sur son écosystème, le Mali peut bâtir un avenir durable pour ses générations futures. Il est temps que les acteurs de tous niveaux (gouvernement, collectivités, société civile, et partenaires internationaux) unissent leurs forces pour faire face à ces défis et transformer ces menaces en opportunités pour un Mali prospère et pacifique.
Aissata Tindé