Le Centre international de conférences de Bamako (CICB) a abrité, ce lundi, la cérémonie de lancement du réseau des Clubs Honnêteté, Intégrité et Conseil (CHIC). Présidée par Mamadou Touré, directeur de cabinet du Premier ministre, elle a enregistré la présence du ministre de l’Éducation nationale, du ministre de la Jeunesse et des Sports, du président de l’Office central de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (OCLEI), Dr Moumouni Guindo, du Médiateur de la République. De nombreux élèves étaient également présents.
Inspirée de modèles internationaux, notamment ceux de la Commission indépendante anti-corruption (ICAC) de Hong Kong et du Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) de Madagascar, cette initiative vise à sensibiliser et mobiliser la jeunesse contre la corruption.
Dans son allocution, Dr Moumouni Guindo a insisté sur la nécessité d’une mobilisation collective : « Ce matin, l’honneur est fait à la jeunesse, et c’est à propos, car nous vivons pleinement les activités de la Semaine de la jeunesse contre la corruption, placée sous le thème : « S’unir avec la jeunesse contre la corruption. Former l’intégrité de demain. » »
La création des CHIC s’inscrit dans la volonté du président de la Transition, le général d’armée Assimi Goïta, qui considère la prévention comme un levier essentiel de la lutte contre la corruption. Concrètement, ces clubs, ouverts aux jeunes de 5 à 40 ans, seront des espaces d’échange et de sensibilisation. « L’éducation par les pairs sera au cœur du dispositif, avec des activités artistiques, culturelles et sportives, mais aussi des débats et des émissions radiophoniques visant à inculquer les valeurs d’honnêteté et d’intégrité », a expliqué le président de l’OCLEI.
Il a également cité une étude réalisée en 2023 par le projet LUCEG, financé par le Canada, révélant que 64 % des jeunes Maliens estiment que l’éthique et la morale ne sont plus prioritaires pour leurs pairs. Plus préoccupant encore, 66 % d’entre eux ignorent l’existence des structures de lutte contre la corruption. Une autre enquête, publiée en 2024 par un organisme basé en Afrique du Sud, indique que 60 % des jeunes Africains âgés de 18 à 24 ans considèrent la corruption comme une menace pour leur avenir, pouvant les pousser à l’exil.
Face à cette réalité, l’OCLEI veut intensifier ses efforts pour sensibiliser les jeunes. « La corruption est un fléau insidieux et dévastateur. Nous devons renforcer nos actions pour y faire face », a martelé Dr Moumouni Guindo.
Le directeur de cabinet du Premier ministre a, pour sa part, rappelé que la lutte contre la corruption est une question de survie pour le Mali. Il a souligné que le Président de la Transition, Assimi Goïta, a fait de la transparence un axe central de sa gouvernance. Il a également mis en avant l’impact de la corruption sur le continent africain, qui perd environ 50 milliards de dollars par an à cause des flux financiers illicites.
Seydou Fané