Le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a tiré la sonnette d’alarme lundi à Genève sur l’érosion des accords de sécurité internationaux qui ont garanti la paix et la stabilité mondiale depuis des décennies. Le patron de l’ONU a exhorté les États à renouveler leur engagement en faveur du désarmement et de la non-prolifération nucléaires, alors que la menace d’une nouvelle course aux armements s’intensifie.
S’exprimant à l’occasion de cette rencontre de haut niveau de la Conférence sur le désarmement, M. Guterres a souligné que les traités multilatéraux sont aujourd’hui mis à rude épreuve, tandis que le droit international est bafoué. « La confiance s’effrite, tandis que l’incertitude, l’insécurité, l’impunité et les dépenses militaires augmentent », a-t-il déploré.
Dans ce contexte, l’esprit de retenue mutuelle qui a longtemps permis des relations sécuritaires relativement stables est en train de disparaître. Selon lui, la récente avancée de l’horloge de l’Apocalypse à une seconde de minuit illustre la gravité de la situation.
Le chef de l’ONU a dénoncé les investissements croissants de certains pays dans de nouvelles armes nucléaires, ainsi que l’augmentation des stocks d’armes et de matières nucléaires. Il a également mis en garde contre la militarisation de l’intelligence artificielle et l’émergence d’une course aux armements dans l’espace.
« Certains continuent scandaleusement à brandir le sabre nucléaire comme moyen de coercition », a-t-il dénoncé, insistant sur le fait que l’option nucléaire n’en est pas une : « C’est une voie à sens unique vers l’anéantissement. Nous devons à tout prix éviter cette impasse. »
Le Secrétaire général a exhorté les États à traduire ces engagements en actions concrètes. « L’urgence de produire des résultats reste cruciale », a-t-il insisté, appelant les 65 membres de la Conférence sur le désarmement, dont les États-Unis, la Chine, la Russie, la France et le Royaume-Uni, à saisir l’opportunité offerte par le Pacte pour l’avenir.
D. Diarra