Le VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine) et le SIDA (Syndrome d’Immunodéficience Acquise) demeurent l’un des plus grands défis de santé publique à l’échelle mondiale. Bien que les traitements antirétroviraux aient considérablement amélioré l’espérance de vie des personnes vivant avec le VIH, le dépistage reste une des pierres angulaires de la prévention. Pourtant, de nombreuses personnes ignorent leur statut sérologique, souvent par peur, méconnaissance ou stigmatisation.
Le dépistage du VIH consiste à réaliser un test sanguin qui permet de détecter la présence du virus dans l’organisme. Ce test peut être effectué de différentes manières : test rapide, autotest, ou test en laboratoire. « Il est essentiel de comprendre que le dépistage ne se limite pas seulement aux personnes à risque, mais qu’il doit être généralisé. La rapidité de détection permet de débuter un traitement antirétroviral le plus tôt possible, réduisant ainsi les risques de transmission du virus et d’évolution vers le SIDA », déclare Dr Mohamed Dembélé, médecin généraliste au CSREF DU QUARTIER MALI, service chirurgie.
Le dépistage permet également de rassurer les personnes qui ne sont pas infectées, mais aussi d’identifier les personnes porteuses du VIH et de leur offrir un suivi médical adapté.
L’importance du dépistage ne se limite pas à la santé individuelle. Il joue un rôle crucial dans la santé publique. En réduisant la transmission du VIH, on peut espérer une diminution du nombre de nouvelles infections et un contrôle global de l’épidémie.
F.C Une jeune étudiante de 21 ans ayant fait le test suite à une relation à risque. « J’ai toujours eu la crainte de cette maladie. Pendant longtemps, je n’osais pas faire le test. Mais après une soirée étoilée où j’ai eu un rapport non protégé, je me suis sentie obligée d’aller faire mon dépistage. C’était un poids énorme, mais au final, ça m’a permis de respirer un grand coup. Mon test était négatif, et j’ai compris également qu’il fallait que je me protège mieux et que je fasse le test régulièrement. »
Au témoignage de la jeune étudiante, s’ajoute celui d’un père de famille qui a voulu s’exprimer sous couvert de l’anonymat, vivant avec le VIH depuis 10 ans. « Quand j’ai appris que j’étais séropositif, c’était un choc pour moi. J’étais dans un déni total, je refusais de croire, je me disais que les médecins se sont trompés de résultat. Mais après avoir suivi un traitement, aujourd’hui je suis une personne accomplie, et je peux vivre une vie normale. Mais Si j’avais fait le test plus tôt, j’aurais peut-être évité des complications de santé. Raison pour laquelle je conseille à tout le monde de ne pas attendre et de se faire dépister », confie-t-il.
Pour rappelle le dépistage est un moyen de réduction de la stigmatisation. L’une des principales barrières à la réalisation du test VIH est la stigmatisation qui entoure la maladie. Beaucoup de personnes craignent d’être jugées si elles se font tester, en raison des préjugés sur le VIH et ceux qui en sont porteurs. Pourtant, la généralisation du dépistage, la sensibilisation et l’éducation peuvent jouer un rôle clé dans la lutte contre cette stigmatisation. Oumou Sylla, âgée de 20 ans, est une étudiante confrontée à la stigmatisation liée au test. « J’ai toujours entendu que les tests étaient pour les personnes à risque, mais personne ne m’avait expliqué pourquoi tout le monde devrait se faire dépister. J’ai longtemps eu peur du jugement, mais au final, je l’ai fait. C’est un petit geste qui peut changer beaucoup de choses », explique-t-elle.
Plus les gens feront preuve de transparence sur la question, plus il sera possible de créer une culture de solidarité et de prévention autour du VIH. Le dépistage devient ainsi un acte de responsabilité sociale, et non une étiquette de honte.
Aujourd’hui, plusieurs options sont disponibles pour réaliser un test VIH, et les dispositifs de dépistage se sont largement diversifiés. Les tests rapides, qui permettent d’obtenir un résultat entre 15 et 30 minutes, les autotests à réaliser chez soi, ou les tests dans les structures de santé facilitent l’accès au dépistage.
Chaque année des campagnes de dépistage qui sont initiées dans les écoles, les universités, et au sein des associations sont également des leviers efficaces pour toucher un large public, y compris les adultes, souvent sous-représentés dans les chiffres de dépistage.
En autres, Le dépistage est un outil primordial pour prévenir la transmission du VIH, protéger sa santé et celle de ses proches. En s’engageant dans un dépistage régulier, chaque individu contribue à la lutte collective contre l’épidémie. Il ne faut pas sous-estimer l’importance d’une telle démarche.
Aissata Tindé