Dans une tribune publiée ce lundi 10 mars 2025, Housseini Amion Guindo, président du parti Convergence pour le Développement du Mali (CODEM), dresse un constat alarmant de la situation actuelle du Mali. Il évoque une crise multiforme touchant les domaines sécuritaire, politique, économique et social.
Sur le plan sécuritaire, M. Guindo souligne l’aggravation de l’instabilité, marquée par l’émergence du Front de Libération de l’Azawad (FLA) et la montée en puissance des groupes armés djihadistes tels que le JNIM et l’EIGS, dont les actions s’étendent désormais sur l’ensemble du territoire national. Il pointe également les défis liés au processus de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion et Intégration (DDRI) des ex-combattants, exacerbés par la rupture avec les mouvements signataires de l’accord de paix.
Politiquement, l’ancien ministre déplore l’instabilité résultant des coups d’État de 2020 et 2021, ainsi que le déficit de dialogue entre le gouvernement, la classe politique, la société civile et les groupes armés. Il critique les persécutions, enlèvements, emprisonnements ou exils forcés d’opposants, ainsi que la dissolution ou suspension d’associations, de partis politiques et de conseils communaux. Ces actions, selon lui, ont contribué à détériorer un climat déjà délétère.
Sur le plan économique, le président CODEM attribue la crise à une combinaison de facteurs internes et externes, notamment les sanctions économiques, la dépendance aux importations, l’absence de politique économique ambitieuse, la gouvernance non transparente, l’instabilité des prix, la crise énergétique, la suspension des financements des partenaires extérieurs et la sortie de la CEDEAO.
Socialement, il met l’accent sur la pauvreté accrue, les tensions intercommunautaires, les revendications syndicales et une gouvernance instable qui ont fragilisé le tissu social du pays. Les attaques terroristes, les violences armées, les conflits liés aux ressources naturelles, le déplacement de centaines de milliers de personnes, le chômage des jeunes, l’exode rural, la corruption, l’accès limité à l’éducation et à la santé, et l’augmentation du coût de la vie sont autant de défis mentionnés.
O. Keïta
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