Le 5 mars dernier, une grande rencontre sur la réforme de la charte des partis politiques s’est tenue au Centre international de conférences de Bamako (CICB). Des experts, des représentants de partis politiques et des membres de la société civile ont échangé leurs idées sur les changements proposés. Les discussions ont montré des désaccords importants, mais aussi des propositions intéressantes pour améliorer la démocratie au Mali.
L’un des points concerne le durcissement des conditions de création des partis politiques. Face à la multiplication des formations, souvent accusées d’opportunisme plutôt que de porter de véritables idéologies, plusieurs participants ont plaidé pour un renforcement des critères d’agrément. L’objectif affiché est d’assainir le paysage politique en limitant les partis de circonstance et en encourageant les structures réellement ancrées dans la vie démocratique.
Les débats ont mis en évidence la nécessité d’un encadrement plus rigoureux des allocations budgétaires, afin de garantir une meilleure transparence et d’éviter des détournements de fonds. Certains ont proposé d’instaurer des critères de performance pour l’attribution des financements, une idée qui divise la classe politique.
Le phénomène du nomadisme politique, qui voit des élus changer de parti en fonction des opportunités, a également été abordé. Plusieurs intervenants ont plaidé pour des sanctions renforcées contre cette pratique, allant jusqu’à la possibilité de rendre inéligibles les élus changeant de formation en cours de mandat. Une proposition qui, bien que largement soutenue, soulève des interrogations quant à sa mise en application effective.
Dans le même esprit de consolidation de la démocratie, la réforme envisage de renforcer le statut du chef de file de l’opposition. Celui-ci pourrait bénéficier de davantage de moyens et d’un rôle institutionnel plus affirmé dans l’équilibre des pouvoirs, afin d’éviter une marginalisation du débat contradictoire.
Enfin, la gestion des relations entre les partis et le gouvernement a été au centre des discussions. L’idée d’un ministère dédié à cette question a été évoquée, tout comme la nécessité d’intégrer dans les textes une référence obligatoire à la Constitution et à la Charte des partis.
O.K
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