Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a exprimé sa profonde inquiétude après avoir reçu, ces dernières 48 heures, des informations alarmantes concernant des réductions drastiques du financement de l’aide humanitaire et au développement en provenance des États-Unis. Cette décision, souligne-t-il, risque de porter un coup sévère à des programmes vitaux pour des millions de personnes à travers le monde.
Lors d’un point de presse, Guterres a expliqué que ces coupes budgétaires affecteraient une large gamme de services essentiels, allant de l’aide humanitaire d’urgence au soutien aux communautés vulnérables, notamment celles en situation de post-conflit ou frappées par des catastrophes naturelles. Il a cité plusieurs exemples concrets des répercussions de cette réduction de financement, dont l’Afghanistan, où plus de neuf millions de personnes perdront l’accès aux soins de santé et à la protection. Des centaines de services de santé mobiles, ainsi que d’autres programmes cruciaux, devront être suspendus.
Le Secrétaire général a également évoqué la situation en Ukraine, où les transferts monétaires, destinés à aider les populations dans les régions clés, ont été interrompus. De même, au Soudan du Sud, les fonds nécessaires pour aider les personnes ayant fui le conflit au Soudan voisin sont épuisés, laissant les zones frontalières dangereusement surpeuplées.
Autre domaine impacté, celui de la lutte contre les pandémies. Le financement de programmes de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose, le paludisme et le choléra a également été gravement perturbé. Guterres a rappelé que, grâce à la générosité des donateurs, les États-Unis en tête, plus de 100 millions de personnes bénéficient chaque année de l’aide humanitaire de l’ONU.
« Le financement américain soutient directement les personnes qui traversent des guerres, des famines et des catastrophes », a déclaré Guterres, soulignant que cette aide fournit des soins de santé, de l’eau, de la nourriture, des abris et de l’éducation, parmi de nombreux autres services vitaux. « La générosité et la compassion du peuple américain ont non seulement sauvé des vies, mais elles ont contribué à la stabilité et à la prospérité mondiale », a-t-il ajouté, mettant en garde contre les conséquences désastreuses de ces réductions sur la paix et la sécurité internationales.
Dans un appel à la réflexion, Guterres a insisté sur le fait que ces décisions allaient à l’encontre des intérêts des États-Unis à l’échelle mondiale, et a exprimé l’espoir que ces mesures seraient annulées après un examen plus approfondi. Il a aussi souligné que d’autres pays avaient récemment pris des décisions similaires, réduisant leur aide humanitaire et au développement.
Le Secrétaire général a assuré que l’ONU ferait tout son possible pour fournir une aide vitale à ceux qui en ont besoin d’urgence et pour diversifier ses sources de financement. « Nous restons déterminés à rendre l’effort humanitaire mondial aussi efficace, responsable et innovant que possible, tout en continuant à sauver des vies » , a-t-il rassuré.
D. Diarra