L’administration du président Donald Trump a annoncé la mise en congé administratif de la quasi-totalité des employés de Voice of America (VOA). La décision a fait réagir dimanche, le directeur général du média financé par le gouvernement américain.
Dans un communiqué, le directeur général de VOA dénonce une décision qui « porte gravement atteinte à la capacité de Voice of America à promouvoir un monde sûr et libre ».
« Je suis profondément attristé que, pour la première fois en 83 ans, la prestigieuse Voix de l’Amérique soit réduite au silence », a-t-il déclaré, précisant que plus de 1 300 journalistes, producteurs et collaborateurs étaient concernés par la mesure.
Voice of America, qui diffuse des informations en 48 langues à travers le monde, a longtemps été un outil diplomatique des États-Unis pour promouvoir la liberté d’expression et la démocratie, notamment dans les régimes autoritaires.
« Cette mission est particulièrement cruciale aujourd’hui, alors que les adversaires de l’Amérique, comme l’Iran, la Chine et la Russie, investissent des milliards de dollars dans la création de faux récits pour discréditer les États-Unis », a ajouté le directeur général.
Selon lui, cette décision affaiblit la capacité de VOA à remplir son rôle, mettant en péril l’accès à une information fiable pour des millions d’auditeurs dans des pays où la liberté de la presse est limitée.
Fondée en 1942, VOA a joué un rôle clé dans la lutte contre la propagande durant la Guerre froide. Aujourd’hui, elle revendique une audience de plus de 360 millions de personnes chaque semaine.
Si l’administration Trump justifie cette mise en congé administratif par des raisons de réorganisation interne, plusieurs observateurs y voient une tentative de restreindre l’indépendance éditoriale du média.
« Même si l’agence survit sous une forme ou une autre, cette décision ne protège pas les intérêts américains », a averti le directeur général de VOA, saluant au passage l’engagement de son personnel, dont de nombreux journalistes issus de pays autoritaires.
Seydou Fané