Le Forum des partis et mouvements politiques (FPMP), en collaboration avec l’Initiative des partis politiques pour la Charte (IPAC), a tenu, mardi 11 mars 2025, un point de presse à la Maison de la presse de Bamako. Objectif : présenter et officialiser la signature du document consensuel sur la relecture de la Charte des partis politiques.
Lors de cette rencontre, les responsables des partis et mouvements politiques du pays ont procédé à la lecture solennelle de la déclaration finale, en français par Moussa Djiré, président du parti Yiriwa 223, et en bambara par Me Mountaga Tall, président du CNID-FYT.
Dans un contexte où la stabilité politique demeure une préoccupation majeure, les formations politiques ont mis de côté leurs divergences pour parler d’une même voix. Une unité rare, qui traduit l’importance de cette réforme aux yeux des acteurs du jeu démocratique. En effet, la refonte de la Charte des partis politiques est perçue comme un préalable à l’organisation des élections et au retour à l’ordre constitutionnel.
Le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes politiques et du soutien au processus électoral, a invité par courrier les partis à lui soumettre, avant le 14 mars 2025, leurs propositions et suggestions sur la relecture de la loi n°05-047 du 18 août 2005, qui encadre la vie des formations politiques au Mali.
Parmi les principales recommandations figurent la réaffirmation du statut du chef de file de l’opposition et l’interdiction du nomadisme politique en cours de mandat. Inspirées des Assises nationales de la refondation (ANR) de décembre 2021, ces mesures visent à assainir un paysage politique marqué par l’instabilité et la prolifération des partis.
Les participants ont notamment plaidé pour une réglementation plus stricte de la transhumance politique, phénomène qui voit des élus changer d’appartenance partisane après leur élection. L’instauration de sanctions à l’encontre des élus pratiquant ce nomadisme politique a été évoquée.
Autre point clé : le statut du chef de file de l’opposition. Désormais, ce rôle sera attribué au parti ayant le plus grand nombre de parlementaires élus sous sa bannière. Un chapitre spécifique de la Charte des partis politiques y sera consacré. Par ailleurs, les leaders des formations politiques remplissant certains critères (au moins 400 élus municipaux ou 5 députés) bénéficieront de passeports de service. Le chef de file de l’opposition sera, quant à lui, aligné sur le plan protocolaire et sécuritaire avec les présidents d’institutions de la République.
Présent à la cérémonie, Moussa Djiré, président du parti Yiriwa 223, a insisté sur l’urgence de ces réformes. « La loi 05-047 encadrant la vie des partis politiques existe depuis 2005. Or, l’architecture politique et institutionnelle a évolué. Il est nécessaire de faire le bilan de ce qui a fonctionné et d’identifier les défaillances pour proposer des alternatives crédibles », a-t-il déclaré.
Au-delà de la simple relecture de la Charte, c’est une refonte en profondeur du fonctionnement des partis politiques qui est en jeu. Pour les acteurs politiques réunis, il s’agit d’un impératif afin de sortir le pays de l’impasse et de garantir un processus électoral plus structuré.
M.S