La présidence de l’Angola a annoncé, ce mercredi 12 mars, des négociations directes entre Kinshasa et le M23. Elles débuteront le 18 mars à Luanda. L’objectif est de mettre fin aux violences dans l’Est de la RDC. Mais ces discussions ont-elles une chance d’aboutir ?
L’Angola joue le rôle de médiateur. Il tente encore une fois de rapprocher les deux camps. Pourtant, les précédents pourparlers ont échoué. Depuis 2021, plusieurs initiatives ont été lancées. L’EAC et l’Union africaine ont déjà tenté une médiation. Aucun accord durable n’a été trouvé.
Les négociations passées n’ont mené qu’à des promesses non tenues. Les cessez-le-feu ont été violés. Les parties s’accusent mutuellement. En novembre 2022, la feuille de route de Luanda prévoyait le retrait du M23 et sa réintégration. Deux ans plus tard, rien n’a changé.
Kinshasa refuse toute intégration politique du M23. Il considère ce groupe comme une organisation terroriste. Le M23, lui, réclame un dialogue inclusif et une reconnaissance politique.
Le rôle du Rwanda complique encore la situation. Kigali est accusé de soutenir le M23. Des rapports de l’ONU confirment cette implication. Tant que cette suspicion persiste, la confiance est impossible.
L’Angola, un médiateur crédible ?
Le président angolais João Lourenço veut imposer son influence. Il a facilité un rapprochement entre Kinshasa et Kigali en 2022. Mais son poids face au M23 reste limité. L’Angola peine déjà à faire respecter ses propres accords de cessez-le-feu.
Pour réussir, ces négociations doivent aller au-delà des discours. Elles doivent garantir la démobilisation des combattants du M23. Elles doivent prévoir leur réintégration dans l’armée ou la société. Sans cela, Luanda risque d’être un nouvel échec.
Le 18 mars sera-t-il un tournant ou une impasse ? Tout dépendra de la volonté des acteurs. Mais au vu des échecs passés, l’optimisme reste limité.
Seydou Fané