Depuis le 5 mars 2025, la nouvelle taxe sur les communications téléphoniques, l’internet et les transactions d’argent via la téléphonie mobile est officiellement entrée en vigueur. Cette mesure, instaurée par une ordonnance et un décret du 7 février, a immédiatement suscité une levée de boucliers au sein de la population. Le M5-RFP Mali Kura et le parti Yelema « Le Changement », dans un communiqué conjoint, demandent l’abrogation pure et simple de l’ordonnance.
Le M5-RFP Mali Kura et le parti Yelema « Le Changement », dénoncent une mesure « injuste » qui viendrait ponctionner encore davantage une population déjà éprouvée par une crise énergétique persistante, la fermeture de nombreuses entreprises et ONG, ainsi qu’une flambée des prix qui pèse sur le pouvoir d’achat.
Au-delà de la taxation elle-même, c’est son mode de gestion qui alimente les inquiétudes. Selon le communiqué des deux formations politiques, les recettes générées ne seront pas directement versées au Trésor public, mais logées dans un fonds spécial hébergé dans une banque malienne et placé sous la tutelle exclusive de la présidence de la République.
Le M5-RFP Mali Kura et Yelema contestent également la légalité de cette taxation. Selon eux, l’ordonnance qui l’institue excède le cadre des pouvoirs que le Conseil national de transition (CNT) a délégués au gouvernement.
Dans le même temps, les critiques dénoncent un refus persistant du pouvoir à engager une réduction des dépenses publiques. Depuis le début de la transition, les budgets alloués au président, au gouvernement et au CNT ont connu une augmentation significative, rappellent-ils, alors que la population réclame un effort de sobriété budgétaire.
Les signataires du communiqué demandent l’abrogation pure et simple de l’ordonnance et du décret instituant cette taxe. Ils plaident pour une réforme des dépenses publiques et une meilleure allocation des ressources, notamment par une réduction des indemnités et fonds spéciaux alloués aux hautes autorités de l’État.
Seydou Fané
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