À trois mois de la fin de la présidence malienne de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), le chef de l’État, Assimi Goïta, a réuni, jeudi 13 mars, plusieurs membres du gouvernement pour faire le point sur les avancées enregistrées sous son mandat. Défense, diplomatie et développement.
Au cours de cette réunion, le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le Général de Corps d’Armée Sadio Camara, a mis en avant le renforcement de la coopération militaire entre les trois États membres le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Il a notamment évoqué la montée en puissance de la force conjointe, engagée dans des opérations coordonnées sur le terrain.
L’opération Yèrèko, qui en est à sa deuxième phase dans la zone des trois frontières, a ainsi permis, selon le ministre, de neutraliser plusieurs groupes armés et de saisir des équipements stratégiques. « La mutualisation des moyens et des efforts a renforcé notre efficacité », a-t-il insisté,
Sur le plan diplomatique, le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, s’est félicité des progrès réalisés en matière de visibilité et de structuration de l’AES. La création d’un drapeau, d’un logo et d’un passeport communs illustre, selon lui, la volonté des États membres d’affirmer leur souveraineté collective.
Le chef de la diplomatie malienne a également mis en avant la posture unifiée du trio sahélien sur la scène internationale. « Nos pays parlent désormais d’une seule voix, ce qui renforce notre crédibilité auprès de nos partenaires », a-t-il souligné, en évoquant des communiqués conjoints adoptés sur plusieurs dossiers régionaux et internationaux.
Le ministre de l’Économie et des Finances, Alhousseini Sanou, a pour sa part détaillé les initiatives économiques visant à asseoir les bases d’une intégration régionale. Parmi les projets phares figure la mise en place d’un prélèvement confédéral destiné à financer des programmes communs de développement.
Dans cette dynamique, la création de la Banque Confédérale d’Investissement et de Développement de l’AES a été actée en janvier dernier, avec un capital initial de 500 milliards de francs CFA. Objectif affiché : soutenir les infrastructures et les initiatives économiques des trois pays.
Alors que le Mali s’apprête à céder la présidence de l’AES, cette réunion a permis de dresser un état des lieux des avancées enregistrées sous l’impulsion de Bamako. Si des progrès ont été réalisés sur plusieurs fronts, les défis restent nombreux pour cette organisation naissante, qui ambitionne de redéfinir les équilibres régionaux dans un contexte de recomposition géopolitique.
La Rédaction
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