Selon des médias congolais, la Haute Cour militaire de Kinshasa/Gombe a ouvert , jeudi 13 mars, le procès de plusieurs hauts gradés des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et de la Police nationale congolaise (PNC), accusés d’avoir abandonné leurs positions lors des combats qui ont récemment secoué Goma, dans la province du Nord-Kivu.
Cette première audience a été consacrée à l’identification des prévenus et à la lecture des charges retenues contre eux. Face à la complexité du dossier, la Cour a décidé de reporter l’audience au 20 mars, afin de permettre aux avocats des accusés de prendre connaissance des pièces et de préparer leur défense.
Cinq hauts responsables militaires et policiers sont poursuivis dans cette affaire. Parmi eux, le vice-gouverneur intérimaire du Nord-Kivu, le commissaire divisionnaire Ekuka Lipopo Romuald, ainsi que trois généraux : Alengbia Nyitetessya Nzambe Dieu Gentil, commandant de la 34ᵉ région militaire, Yangba Tene Danny, commandant de la 11ᵉ brigade URR axe Sake, et Lupembe Mobenzo Papy. Le commissaire divisionnaire adjoint Mukuna Ntumba Eddy, conseiller du gouverneur en charge de la sécurité publique et de l’ordre, figure également parmi les accusés.
Les prévenus font face à des charges graves : lâcheté, perte de matériel militaire, incitation de militaires à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline et violation de consignes. Ces accusations, si elles sont retenues, pourraient entraîner de lourdes sanctions à l’encontre des officiers.
Ce procès intervient dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu dans l’est de la RDC, où l’armée affronte divers groupes armés, notamment le M23, dans une région marquée par des décennies de violences et d’instabilité. L’issue de cette affaire est suivie de près, tant par l’opinion publique que par les observateurs internationaux.
Seydou Fané