Réuni en assemblée générale extraordinaire à Bamako le 13 mars 2025, le Syndicat national des assurances, banques et établissements financiers et commerce du Mali (SYNABEF) a vivement dénoncé l’inculpation de plusieurs employés d’Ecobank-Mali dans l’affaire qui oppose la Société Énergie du Mali (EDM-SA) à l’institution bancaire. Son secrétaire général, Hamadoun Bah, a affirmé devant la presse que le syndicat se dirigeait inéluctablement vers un préavis de grève.
« Je suis en train de les calmer pour qu’ils acceptent le principe du préavis de grève », a-t-il déclaré en référence à l’exaspération des militants. « Avec les injustices que nous subissons, beaucoup d’entre eux ne veulent même pas entendre parler de préavis. Mais nous sommes des responsables et nous devons agir en conséquence. Nous allons examiner la situation avec attention, tout en espérant qu’une solution soit trouvée », a tempéré le syndicaliste.
Tout en adoptant une posture prudente, Hamadoun Bah a rappelé l’attachement du syndicat à la stabilité du pays. « Cette Transition est la nôtre. Elle ne bénéficie ni aux généraux ni à ceux qui répriment les opinions. Si elle échoue, c’est tout le Mali qui en paiera le prix. »
Selon le SYNABEF, la mise en cause des employés d’Ecobank-Mali repose sur une mauvaise interprétation des faits. Hamadoun Bah a rappelé que la banque s’était contentée de « transférer de bonne foi un message reçu par télex à EDM-SA », sans être en mesure d’en vérifier le contenu.
Le cœur du différend repose sur des garanties financières liées à un marché public. Hamadoun Bah a souligné qu’un « message Swift mentionne les garanties, mais ne remplacera jamais les originaux envoyés par DHL », insistant sur le fait qu’Ecobank ne pouvait être tenue responsable des irrégularités constatées.
« Ecobank n’a aucune connaissance du marché », a-t-il affirmé. « La banque n’est ni dépositaire des garanties, ni des fonds, et elle ignore même l’identité des entreprises concernées. »
Le secrétaire général du SYNABEF a dénoncé un contexte dans lequel Ecobank se retrouve « face à des loups et des lions », évoquant l’existence de garanties frauduleuses et d’une banque fictive impliquées dans le dossier. Il a rappelé que seuls EDM et ses partenaires commerciaux étaient en mesure de vérifier la conformité des documents avant d’engager des paiements.
D. Diarra
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