Organisée par Youri Communication en partenariat avec APVRM (Association pour la promotion et valorisation des ressources minérales au Mali), la 1ère édition du ‘’Forum à la Une’’ consacré au secteur minier, s’est tenue le samedi 9 novembre 2024 au Centre International de Conférence de Bamako (CICB). Trois experts y étaient invités pour faire état des lieux de la production minière et de parler des avantages et difficultés du secteur minier . Il s’agit de Djibril Diallo, président de l’APVRM, du Pr Dialla Konaté, consultant minier et de Dr. Mamadou Keïta, spécialiste en économie minière. Cette 1ère édition sera diffusée sur Africable et Joliba TV.
Intervenant le premier, Dialla Konaté a fait savoir que le Mali a fait 66 tonnes en 2023. « Le Mali produisait 5 tonnes d’or en 1984, 50 tonnes en 2004 et 66 tonnes en 2024 », a rappelé le professeur d’université, ajoutant qu’en 2023, il y a eu 700 milliards de FCFA à l’économie malienne grâce à l’or ».
Dans abondant dans le même sens, le Président de l’APVRM a également rappelé que le Mali a eu son premier code en 1970, après le premier coup d’état. « La recherche n’était pas avancée, avoue-t-il en poursuivant que « le Mali n’était pas un pays minier, il n’y avait aucune mine. C’est en 1985 que le Mali a eu sa première mine, celle de Kalana ».
L’ingénieur géologue minier précise que l’Etat donnait une convention type de 30 ans. « Il n’y avait aucune possibilité de viser le contrat avant la date échue. L’Etat avait 20% dans les mines. 10% gratuits et 10% qui devraient être achetés en numéraires, c’est à dire sous forme d’actions. C’est ce qui devrait faire les 20% mais l’Etat ne parvenait pas à payer les 10% d’actions », souligne le président. « Avec l’application de la loi sur le contenu local, les maliens verront la couleur de l’or , rassure Djibril Diallo. Pour que l’Etat puisse gérer des mines, il faut qu’il mette l’accent sur la formation des ressources humaines, de toute la chaîne ». Imaginez explique-t-il que « l’Etat reprenne toutes les mines qui rapportent plus de 500 milliards et qu’elles fassent faillite, c’est un risque. Nous demandons à l’Etat d’interdire l’exportation de l’or issu de l’orpaillage à l’état brut. Avec ça nous aurons les vrais chiffres ».
« Le secteur minier est aujourd’hui 80% de nos exportations, 10% de notre PIB. En 2022, l’or a apporté plus de 700 milliards au budget national, affirme Dr Mamadou Keita, spécialiste en économie minière. Il a souligné que l’orpaillage a toujours été un problème pour l’Etat. Mais l’organisation des orpailleurs est telle que cela n’arrive pas à s’arrêter. « Les statistiques de l’orpaillage artisanale ne sont pas fiables et accessibles », dira-t-il ajoutant que l’or qui est produit au Mali est exporté brut. « Il n’est pas admissible que nous soyons 3e producteur d’or et qu’il n’y ait pas de raffinerie », juge le spécialiste en économie minière.
« Comment les maliens veulent que l’or brille ? s’interroge Dr. Mamadou Keïta qui affirme que c’est à travers le budget national et avec le payement des salaires qu’il brille. Le spécialiste en économie minière invite l’Etat à aller vers une diversification des ressources minières car dans une dizaine d’années, les réserves ne seront plus rentables.
Au regard des contributions que les sociétés minières apportent à l’économie nationale, les différents intervenants ont appelé à l’apaisement dans le litige qui oppose la société minière Barrick à l’État. En trouvant un terrain d’entente entre les deux parties, plusieurs emplois seront sauvegardés.
Seydou Fané