« AES-CEDEAO : Divorce consommé », titre Les Echos en sa Une, avec la photo d’une ancienne manifestation anti-CEDEAO à Bamako. « Ce mercredi 29 janvier 2025, l’Alliance des États du Sahel (AES) officialise son retrait de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Une décision historique, mûrement réfléchie, qui bouleverse l’équilibre régional et suscite des interrogations sur l’avenir de la coopération ouest-africaine », explique le journal. « Alors, que l’Afrique de l’Ouest fait face à des défis communs, tels que l’instabilité sécuritaire et les répercussions du changement climatique, la division entre l’AES et la CEDEAO risque d’affaiblir la réponse collective », ajoute-t-il. Selon Les Echos, « cette rupture marque la fin d’une ère pour la CEDEAO et ouvre une période d’incertitude pour la coopération régionale ». Le journal estime que « l’histoire jugera si ce choix stratégique permettra à l’AES de renforcer son autonomie ou s’il creusera davantage les fractures d’une région déjà sous pression ».
« Fin d’une aventure, début d’une histoire », c’est ce que L’Essor, le quotidien national pense de ce retrait. « A la date fatidique retenue pour la sortie du Mali (de la Cedeao) et de ses deux États frères de la Confédération des États du Sahel AES, il faut simplement conclure que le vin est tiré, il faut le boire. Le Mali est bel et bien sorti de la Cedeao », s’exclame le journal. « Hier et ailleurs, c’était la sortie de la Grande Bretagne de l’Union européenne à coup de com autour du nom générique de BREXIT. L’exit du Mali de la Cedeao, ce «CEDEXIT» aussi est pour de bon, selon la forte décision des autorités de nos États annoncée de commun accord, il y a un an, le 28 janvier 2024 et du vœu d’une grande majorité du peuple confédéral. Ce dernier s’est mis en marche, au pas d’une devise désormais chevillée à son corps et collée à son cœur: un peuple, un espace, un destin », commente L’Essor qui a réservé six pages à cette sortie.
« Les peuples de l’AES face à leur destin ! », c’est ce qu’estime Le Soir de Bamako. « De janvier 2024 à janvier 2025, il y a eu beaucoup de tractations, de déclarations chocs et de conciliabules, avec pour objectif d’amener les trois pays à revenir sur leur décision. Mais rien de tout cela n’a pu ébranler leur détermination à partir. Un départ devenu effectif aujourd’hui. ĽAES est donc désormais face à son destin ! », explique le journal. « L’AES saura-t-elle relever le défi ? Des débuts de réponse, à partir d’aujourd’hui ! », ajoute-t-il.
Info-Matin évalue les « pertes et profits » de ce retrait. Le journal estime que « ce retrait n’est pas sans conséquence pour les pays membres de l’AES et la CEDEAO ». « Pour une telle décision, il y a toujours un prix à payer, surtout quand on sait que la CEDEAO est une organi-sation sous régionale très intégrée. En revanche, elle réprésente des avan-tages pour les démissionnaires, même s’il y a beaucoup d’incertitudes », ajoute-t-il.
« Célébration de la sortie des pays de l’AES de la CEDEAO : • Un « Giga » meeting organisé à Kangaba au Mali / • Les « funérailles » de la CEDEAO tenues à Niamey et à Bobo-Dioulasso », rapporte Nouvel Horizon. « Les Sociétés Civiles des trois (03) pays fondateurs de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel ont célébré hier mardi 28 janvier 2025, le retrait officiel du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Au Mali, des Organisations de la Société Civile (OSC) se sont regroupées sur le site de Kouroukanfouga dans la ville de Kangaba. A Niamey au Niger, les populations ont exhibé un cercueil représentant la CEDEAO au cours d’une manifestation. Au Burkina Faso, les partisans de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont aussi manifesté l’officialisation du retrait de leur pays de la CEDEAO. Un mouton a ainsi été baptisé «CEDEAO» avant d’être immolé sur la place publique pour illustrer la mort de l’Organisation régionale », explique le journal.
Mory Keïta
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