Les acteurs de filière poisson en conclave pour relever le défi alimentaire et nutritionnelle
Afin de garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle sur toute l’étendue du territoire national, le Département de l’Elevage et de la Pêche, a tenu, hier, sa première réunion du Comité de pilotage du Programme Quinquennal d’aménagement aquacole 2023-2027 (PQAA 2023-2027). C’était sous la houlette du ministre Dr Youba Bah.
La présente session du comité national de pilotage est chargée de fixer les orientations sur la mise en œuvre du programme ; d’examiner et d’approuver les différents rapports et plans opérationnels relatifs à sa mise en œuvre.
Selon les études du Département, le sous-secteur Pêche et aquaculture mobilise près de 253 milliards de FCFA par an. Sa contribution au Produit Intérieur Brut (PIB) est de 2,7% et de 7% au PIB agricole. La pêche occupe environ 70 000 actifs, génère près de 285 000 emplois soit environ 7,2% de la population active. Son développement contribue à l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Malgré cette importance, le sous-secteur de la pêche qui contribue pour 2,7% au PIB (INSTAT 2021) bénéficie de moins de 0,02% des investissements publics. Il est confronté à plusieurs difficultés parmi lesquelles, le faible niveau d’accès aux intrants alevins de qualité et d’aliment poisson et à moindre coût ; la faible maitrise des techniques de pisciculture par la plupart des acteurs ; la faiblesse de l’organisation des acteurs de l’aquaculture ; ainsi que les difficultés d’accès à l’eau et au crédit au niveau de certaines fermes piscicoles.
Pour ce faire, le DG de la Pêche, Nouhoum Berthé a planté le décor avant de rappeler que le PQAA est une initiative du gouvernement s’inscrivant dans le cadre du renforcement des capacités des acteurs de la filière poisson.
« Nous avons une vision commune dans le cadre de renforcement des capacités des acteurs. Il nous faut contribuer à l’amélioration des productions des poissons. On va mettre en place une chambre d’Agriculture de l’AES », a indiqué le président de l’APCAM, Yaya Samassekou.
Selon le rapport d’achèvement du PQAA 2016-2020 le besoin annuel moyen du pays en 2018 était estimé à 414 000 tonnes de poisson contre une production globale (production nationale et importation) de 160 000 tonnes soit un déficit de 312 500 tonnes.
En 2023, La production totale de poisson de capture est de 124 959 tonnes et la production aquacole est de 8 991 tonnes de poisson de pisciculture soit une production totale de 133 940 tonnes de poisson.
Toutefois il convient de signaler un gap de 312 500 tonnes de poisson à produire en plus pour atteindre la norme de consommation mondiale qui est de 20 kg/habitant et par an pour 22 395 485 habitants.
Ce nouveau PQAA mettra à profit un immense potentiel exploitable à partir de 605 plans d’eau aménageables d’une superficie de 1649 ha ; 515 villages bénéficiaires ; 73 écloseries dont 6 modernes avec une production annuelle de 35.000 000 d’alevins ; 225 fermes piscicoles avec une production annuelle de 200 tonnes de poisson en 2024 ; 252 cages flottantes pour une production annuelle de 8 500 tonnes déjà atteinte en 2023.
Selon le ministre de l’Élevage et de la Pêche, Youba Bah, Cette progression moyenne annuelle de la production aquacole de 8 500 tonnes de poisson sur la période des cinq ans du programme donne un résultat attendu de 42 500 tonnes de poisson de pisciculture pour le PQAA en 2027 avec une part importante réservé aux acteurs privés dans le domaine et un renforcement de l’Etat.
Au rappel le gouvernement du Mali a adopté en 2007 le Programme Quinquennal d’Aménagements Aquacoles (PQAA) qui est un outil de planification de la Politique Nationale de Développement de la Pêche et de l’aquaculture axé sur la réalisation d’aménagements piscicoles dans toutes les régions du pays afin de permettre une exploitation des potentiels du pays en la matière et réduire la dépendance vis-à-vis des produits d’importation.
M.S