Dans des circulaires différentes adressées à leurs militants, les comités syndicaux UNTM de Sikasso et Kayes ont exprimé leur volonté de ne pas suivre le mouvement de grève initié par la section CDTM de la CMSS. À travers ces déclarations, ils affirment leur engagement en faveur du dialogue avec l’administration et prennent leurs distances avec les revendications portées par leurs confrères.
À Sikasso, le secrétaire général du comité syndical de la CMSS, Massa Traoré, justifie cette décision par la volonté de préserver l’intérêt des travailleurs tout en maintenant un climat propice aux négociations. « Notre priorité demeure la défense des intérêts de nos membres tout en privilégiant le dialogue et la concertation avec l’administration », écrit-il dans la lettre circulaire n°001 du 20 mars. Il en appelle à la responsabilité de tous pour éviter toute tension et favoriser des discussions constructives sur les conditions de travail.
Même son de cloche à Kayes, où le comité UNTM rejette également l’appel à la grève. « Sachant bien que ce n’est pas notre central syndical et que certains points de leurs revendications portent atteinte à nos idéaux, nous ne nous reconnaissons pas partisans dans ce mouvement », affirme le secrétaire général Bakary Cissako. Dans son communiqué , il insiste sur la nécessité pour les agents de la Direction régionale de Kayes d’assurer la continuité du service pendant la période de grève.
Une fracture syndicale ?
Ces prises de position marquent une ligne de fracture entre les syndicats au sein de la CMSS. D’un côté, la CDTM, qui juge nécessaire un mouvement d’arrêt de travail pour faire entendre ses revendications ; de l’autre, l’UNTM, qui préfère miser sur le dialogue et la négociation.
Cette divergence illustre des stratégies différentes dans la défense des droits des travailleurs, mais elle interroge aussi sur la capacité des syndicats à parler d’une seule voix face à l’administration. L’avenir dira si cette absence de front commun pèsera sur le rapport de force entre les travailleurs et la direction de la CMSS.
En attendant, les militants de l’UNTM sont appelés à maintenir leur présence au travail les 24 et 25 mars, signe d’une volonté de ne pas céder à la pression du mouvement de grève initié par la CDTM.
Seydou Fané
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