Depuis le mardi 24 septembre, l’ancienne ministre de l’Économie et des Finances, Bouaré Fily Sissoko et ses co-accusés sont devant les juges de la session spéciale de la Cour d’assises sur les crimes économiques et financiers, pour faire la lumière sur cette affaire.
Concernant l’achat des équipements militaires, Mme Bouaré Fily Sissoko raconte sa version des faits : « Le contrat m’est parvenu déjà signé par Sidi Mohamed Kagnassi, mandaté par le président de la République pour la fourniture des équipements militaires de nos forces et défenses de sécurité et contresigné par le ministre de la Défense, Soumeylou Boubeye Maïga », a-t-elle affirmé. « A la date d’aujourd’hui, je n’ai exécuté qu’un seul payement d’un montant de 26.793.231 milliards de franc CFA sur la somme figurant sur un tableau qui m’a été présenté par le ministre de la Défense qui faisait un total de 33.144.686.760 milliards comme le prix des matériels HCCA, des matériels roulant, des véhicules et des pièces de rechange », a-t-elle soutenu à la barre.
Interrogée pourquoi elle a exécuté un contrat auquel elle n’a été associée ni à la signature ni à la négociation, Bouaré Fily Sissoko s’explique : « En tant que la signature de l’Etat, est engagée, il faut honorer la signature de l’Etat ». « Je suis mère, sœur et épouse. Je ne pouvais en aucun cas être le facteur bloquant l’acquisition des équipements de nos forces armées, en connaissant bien le besoin de l’armée à l’époque ».
À la question du juge à savoir pourquoi elle a donné son aval pour le paiement des frais sans un contrôle au préalable, Dame Bouaré répond : « Le contrôle du marché n’est possible que lorsque l’avant-projet du contrat est étudié par le ministre de l’Économie, or, dans ce cas le protocole d’accord était signé”.
Selon le rapport du Bureau du Vérificateur Général (BVG), des surfacturation aurait eu lieu dans l’achat des équipements militaires. Ledit rapport indique que les prix unitaires des t-shirts de 1500 francs CFA ont été surfacturés à 7000 francs CFA.
Rappelons que le coût contrat du contrat d’achat des équipements militaires s’élève plus 69 milliards de franc CFA. Le procès continue ce lundi 30 septembre et dans les jours à venir, le tribunal annoncera son verdict.
La Rédaction