Observé dans la tranche juvénile, le port des mèches gagne du terrain au Mali à cause de l’extension de la pratique qu’on retrouve chez les femmes moins jeunes voir d’un âge avancé. Parmi les nombreuses qualités proposées par le marché, les mèches brésiliennes, communément appelés cheveux naturels sont les plus prisées. Les femmes et jeunes filles maliennes ne sont plus friandes de tresses naturels qui ont hélas tendance à disparaitre. Très répandue dans un passé encore récent, l’utilisation de cette forme de coiffure cède progressivement le terrain aux mèches qui inondent les marchés créant à la limite l’embarras du choix.
Ici à Bamako, pour de nombreuses femmes, le port de la mèche est indispensable à la beauté féminine. Surtout pour les femmes qui ont toujours une invitation soit à un mariage, baptêmes, fiançailles et même pour aller au restaurant. Pour les utilisatrices, se faire belle n’est pas la seule motivation, elles estiment que les mèches, en plus d’être plus pratiques à l’usage, sont moins chers. Une perruque dure en effet plus longtemps que les tresses à usage unique.
Pour Awa Diarra, vendeuse de perruque, les mèches sont pratiques à tout moment.
« Avec les perruques, plus besoin de se défaire des tresses pour pouvoir prier, car l’eau des ablutions atteint moins facilement une tête tressée tandis que la perruque est facilement démontable à toutes les occasions, y compris pour le sommeil et les ablutions. », dira-t-elle.
Notons également que les mèches naturelles ou brésilienne sont des produits de luxe, car même le salaire d’un fonctionnaire n’est pas suffisant pour se les procurer. Le prix minium tourne autour de 100 000 à 300 000 FCFA et le tout dépend de la longueur et de la qualité des cheveux. Malgré ce goût vertigineux pour une mèche, les mèches naturel appelées Brésiliennes occupent le haut du podium de la mode à Bamako. Nullement découragées par le prix, les Bamakoises s’en procurent car pour elles, ce qui compte, c’est l’impression que l’on donne. Ainsi, elles sont nombreuses, ces filles qui sont prêtes à tout pour avoir des cheveux naturels, fun, stylé ou plus riche… surtout en cette période où beaucoup de mariages sont célébrés.
Djénebou Touré, nous dévoile une nouvelle pratique à laquelle, beaucoup de filles s’adonnent « Le comportement de certaines jeunes filles est vraiment regrettable. Elles font la chasse aux garçons riches, les collectionnent afin de leur soutirer autant d’argent pour se payer ces fameuses mèches brésiliennes. », affirme-t-elle.
Elle poursuit son intervention en nous racontant que d’autres aussi, préfèrent louer à 10.000FCFA ou même plus selon la qualité et la taille de la mèche. « Certaines filles n’ayant pas les moyens de se les acheter, au lieu de se résigner, se permettent de les louer à 10.000 FCFA voire plus, pour suivre la tendance à tout prix. Le prix est fixé, selon la longueur et la durée de la location. Mais, s’il arrive que ces cheveux se perdent ou se détériorent, tu seras obligé de rembourser au prix de vente », conclut-elle.
Outre, cet aspect lié à l’usage des mèches, le phénomène a engendré un business. « Il est très lucratif », révèle-t-elle.
Contrairement aux femmes qui estiment qu’aucun sacrifice n’est de trop grand pour se procurer les mèches naturels, Oumou Kamaté trouve que ce n’est point la peine.
: « Je ne suis pas obsédée par l’idée d’en posséder un jour, car je pense que c’est du gâchis. »
Il faut souligner que le phénomène de cheveux naturels semble prendre là-dessus sur les autres modes de coiffure. Surtout nos tresses traditionnelles ou les tresses naturelles.
« Il est rare de voir une femme malienne naturelle sans mèche. Auparavant, les tresses comme les nattes étaient très prisées, maintenant elles sont en train de disparaitre. Maintenant, pendant les cérémonies de mariage, tu verras peu de personnes avec des tresses traditionnelles », ajoute notre interlocutrice.
K.K