Le Colloque International sur le Genre et la Corruption est ouvert à Bamako depuis hier mercredi 15 mai 2024. Placé sous le thème : « Femmes et Corruption Briser le Silence et Agir Ensemble », ce colloque vise à explorer les multiples facettes de la corruption et son impact disproportionné sur les femmes à travers le monde.
Durant 3 jours (du 15 au 17 mai 2024), des experts de renommée mondiale, des militants des droits de l’homme, des représentants gouvernementaux et des membres de la société civile vont discuter afin de chercher à identifier des solutions concrètes pour lutter contre la corruption de manière inclusive et équitable.
Le colloque international de Bamako est organisé par le projet LUCEG, (projet d’appui à la lutte contre la corruption et pour et par l’égalité des genres) et mis en œuvre par I’ENAP (École Nationale d’Administration Publique) du Québec sur financement de Affaires Mondiales Canada.
Pour la Directrice du projet LUCEG à l’ENAP, Mme Ndeye Seynabou Top, la corruption a des conséquences particulières néfastes pour les femmes. « Les femmes sont souvent les premières victimes de la corruption. Elles sont lésées dans tous les secteurs de l’activité socio-économique et particulièrement en ce qui concerne l’accès aux services sociaux de base », a-t-elle affirmé. « Dans cette première édition, nous voulons tout au long de ce colloque, témoigner cette réalité à travers 4 grands secteurs d’activités où les pratiques corruptives plus spécifiquement les femmes. Je veux dire l’éducation, la santé, la justice et le corridor routier », a-t-elle ajouté. « Ce rendez-vous nous permettra de mieux documenter les pratiques corruptives qui affectent plus particulièrement les femmes. Et identifier les enjeux et les défis qu’elles nous imposent. Nous entendons des experts, nous discuterons ensemble de nos expériences et nous partagerons les bonnes pratiques », a affirmé Mme Ndeye Seynabou Top.
Prenant la parole, l’Ambassadeur du Canada au Mali, Nicolas Simard a affirmé que « le colloque offrira un espace de réflexion d’échange et de partage de bonnes pratiques. Il sera aussi l’occasion pour L’ENAP en collaboration avec ses partenaires de la société civile et L’OCLEI de sensibiliser et de mobiliser la population ainsi que les autorités dans la lutte contre ce fléau qui met en danger les maliennes et les maliens qui en sont victimes et qui freine notamment le plein épanouissement et l’autonomisation des femmes, des adolescentes et des filles ». « La corruption se manifeste dans tous les secteurs de la société malienne ici comme ailleurs. Des pots-de-vin doivent être donnés pour avoir accès aux services de santé. Des médicaments doivent être payés plus chers qu’ils ne le sont en réalité. Des faveurs sexuels sont demandés pour l’obtention des services publics. C’est extrêmement malheureux, je dirai même c’est inacceptable », a-t-il ajouté. Il a indiqué que « ce n’est pas qu’un fait malien, loin de ça, c’est un fait que beaucoup de pays partagent à travers la planète ».
Le ministre de la justice et des Droits de l’Homme, Mamoudou Kassogué a affirmé qu’il « reste convaincu que l’organisation d’un tel évènement sur le Genre et la corruption, en collaboration avec l’École Nationale d’Administration Publique du Québec (ENAP) à travers son Projet d’Appui à la Lutte contre la Corruption pour et par l’Egalité des Genres, contribuera à approfondir le débat sur la nécessité de réduire considérablement cette inégalité pour le bonheur des femmes et filles maliennes ». « Pour y arriver, les acteurs étatiques et non étatiques doivent s’unir dans l’action contre la corruption, dans ses différentes formes et manifestations, pour la paix, la sécurité et le développement de notre pays », a-t-il ajouté.
M.K